Anderlecht, 9 octobre 2013...

La cour est encombrée d'herbes folles et sauvages. "La folle avoine". Que s'est-il passé ? 

Il y a des marrons éclatés partout. Le jeu consistant à les faire rouler autour de moi. Les baraques en préfabriqué de la cour sont en ruines...

Poésie d'automne.

C'est la fin du cours de céramique. Où sont donc mes trois vases - les vases que j'ai modelés là il y a quelques années?

Les sculpteurs, eux, n'ont pas encore commencé leur travail. Le silence est d'or.

Je franchis la porte d'entrée. Cours de dessin. Je monte l'escalier, c'est fou l'atmosphère d'un lieu - qui vous revient, entière, prenante.

En réalité, le bâtiment me rappelle une autre école - l'Ecole des arts d'Ixelles. Architecturalement, c'est le même principe.

Le même principe, la même énergie, mais dans le fond, que signifie ce terme ? Energie ?

Je suis en avance. Avec deux autres étudiants. Je m'asseois sur une marche, je ferme les yeux, j'écoute les bruits, les odeurs, et c'est le déferlement d'images sous les paupières. Le cours de peinture, Félix, Ixelles, dans le temps, la porte du cours de dessin qui grinçait, les tables à dessin, les plâtres, Graphite, "Le PPPPrrésident !"

J'ai autant envie d'écrire que de dessiner, plus même, peut-être. Ce serait plus facile d'être assise dans un canapé, l'ordi sur les genoux et d'écrire. Mais voilà ! Je suis ici pour dessiner, même si cela me désespère...

Poésie d'hiver, d'été, de printemps et d'automne...