Fermeture de la librairie LIBRIS
La fermeture de la librairie Libris Toison d'Or est annoncée pour le dernier trimestre de 2014.
L'autre jour, j'ai sorti un bouquin anniversaire de ma bibliothèque sur le quartier des Deux Portes, à Bruxelles, co-édité par les communes d'Ixelles, Bruxelles-Ville, Saint-Gilles et les associations de commerçants de l'époque (à peu près en 1975).
A côté de l'historique et des reproductions de cartes postales du quartier (notamment avec la fontaine de la porte de Namur qui, rappelons-le, se trouve actuellement derrière le Heysel), ce livre est bourré de publicités pour des commerces dont la plupart ont fermé leurs portes! On les croyait pourtant inamovibles, ce qui prouve que dans les années 70-80, on n'avait aucune imagination.
La publicité pour des commerces disparus devient donc... une matière première intéressante pour qui veut se souvenir.
Du coup, j'ai mis mon imprimante-scanner en route et je suis parvenue à numériser deux pages de présentation de Libris et du Milkbar.
Egalement en voie de disparition ou disparus.
Il y avait trois librairies dans le quartier, Pauli (j'y ai postulé un emploi de vendeuse), Libris - que je féquentais assidûment... Et la Librairie de Rome, où une de mes amies était caissière le week-end, et où j'ai acheté beaucoup de livres le dimanche, à peu près tous les volumes du Journal de Virginia Woolf que je possède.
Fait amusant, j'ai donc passé des tests, chez Pauli, il paraît que mon test sur la littérature était époustouflant (je passais ma vie dans les librairies et chez les bouquinistes, c'est un peu normal), mais par contre, j'étais incapable de citer un prix Goncourt, Renaudot, Fémina récents ou que sais-je? Je ne suis toujours pas les prix littéraires, sauf hasard, je pars du principe un peu court, que c'est une littérature commerciale et donc de piètre qualité littéraire, ce qui me fait peut-être passer à côté de romans de qualité, mais j'en doute, parce que s'il y a de la qualité, on finit toujours par tomber dessus...
En définitive, je n'ai pas obtenu l'emploi chez Pauli...
Ceci nous éloigne de Libris Toison d'Or. Je quittais la rue Van Eyck, j'enfilais l'avenue Louise d'un pas alerte, je faisais mon petit tour dans les galeries, puis je montais l'avenue de la Toison d'Or, mais où allais-je après ? Reprendre le tram sans doute, à la Porte de Namur, du temps où le tram 32 roulait (de même que le 18, qui allait à Uccle et les trams 101, 102 et 103).
Sans rhumatismes, et donc sans canne.
J'ai acheté quelques livres aussi dans une librairie-journaux, près de chez moi (mon ancien chez-moi), qui a fermé, a été reprise, est devenue un Press-shop et maintenant, je ne sais même pas si cela existe encore (je n'y retourne plus jamais).
Récemment, j'ai fait quelques incursions chez Filigranes, où j'ai acheté des romans de Sarah Dessen, une auteure américaine qui s'est spécialisée dans les livres pour adolescentes (j'ai pourtant passé l'âge, mais j'aime bien...) et chaque fois que je vais chez Filigranes, je suis épouvantée par la grandeur du magasin, l'abondance de livres, les rayons dans lesquels je ne me retrouve pas, le monde, le bruit, les tartes de chez Françoise, les caquettements des consommatrices, j'attrape chaud, je transpire, mes yeux se brouillent, je ne vois plus rien, je m'enfuis avec mon cabas en tissu à un euro qui pèse une tonne (et en payant mes achats, tout de même), le tout en me promettant de me contenter de la bibliothèque de ma commune et des bouquinistes de temps en temps...
J'ai l'impression un peu curieuse que je ne me fais pas vraiment au Bruxelles contemporain...
Et ne parlons pas du reste du monde!