26 septembre 2014
Le train... Où va votre train?
Tiens, voilà une consigne pour Adrienne et ses W, comme WAGON DE TRAIN.
Où va votre train ? Nous demande Jean-Paul Gallibert, dans INTERLUDE.
Et voici une de mes réponses...
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Commentaires
P
C
A
F
Comme le disait si bien Valéry Larbaud pour les villes, moi, je peux le dire pour les trains, "J’ai des souvenirs de train comme on a des souvenirs d’amour".
Je pourrais même dire, ce sont des souvenirs de vie.
Depuis ce train de mon enfance qui nous emmenait à la mer ou au bord de l’Ourthe…
Gare centrale, gare du Quartier Léopold.
En passant par ce train qui déchire en deux notre forêt de Soignes…
Jusqu’au tortillard de Louvain-la-Neuve-Université – Ottignies – Bruxelles, et qui s’arrête à toutes les gares, Profondsart, Rixensart, Genval-les-Bains, La Hulpe, Hoeilaert, Groenendael, Boitsfort, Watermael (gare fétiche de Paul Delvaux), Etterbeek, Bruxelles-Luxembourg, Bruxelles-Schumann (ici-bas, laissez toute espérance), Bruxelles-Nord (ou Noord), Bruxelles-Central (ou Centraal Station) et, enfin, le terminus, Bruxelles-Midi…
Les rail pass, les key cards (dix voyages), les week-ends à la mer, les trains à étage, les premières classes déclassées, la gare d’Anvers, que chérissait Françoise Mallet-Joris, les voyages à Anvers ou à Amsterdam, la gare de Gand et les stupides plaisanteries qui s’y rapportent… Et les nouvelles écharpes des contrôleurs, gris, rouge, orange, trois couleurs qui me font de l’oeil. Et les retards de la SNCB, et les communications d’Infrabel – et les catastrophes ferroviaires – Et les vols de câbles (dix minutes, vingt minutes, une demi-heure de retard)
Et j’oublie les trains pour Arles, le tgv que j’ai pris un jour à l’envers, de sorte que d’Avignon, je suis repartie à Valence, le Strasbourg-Vintimille, le roman du train par excellence, "La modification", ou encore la locomotive de Strelnikov, qui passe dans un hurlement de vapeur, mon tout premier tgv, Paris-Annecy, en 1984, la Rätische Bahn (le chemin de fer à voie métrique, dans les Grisons, Suisse, tout rouge et tout propret…)
Et les splendeurs du Trans-Europ-Express, Iris et Edelweiss, avec ses petites lampes sur les tablettes et des sandwiches délicieux au gruyère et aux tomates…
Mais avec un mouchoir pressé sur mon genou, sanglant, parce que, pédalant dans une descente, j’avais fait une chute à vélo dans le Jura, le matin même…
Je ne sais pas si c’est tout cela (et tout ce que j’oublie!) qui a fait de moi une ferrovimane (ce qui est rare, pour une femme), ou si c’est la ferrovimane en moi qui m’a fait aimer (et haïr parfois) les trains, les gares et les contrôleurs, mais… Sans aller jusqu’à compter ou photographier les trains, (car je ne donne pas dans le "trainspotting")
(Encore que)
Ni collectionner les maquettes des fous de modélisme,
J’aime tout de même profondément le train.
Allez donc savoir pourquoi !