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Variations de regard
30 novembre 2015

L'ARU 1

L'ARU 1, c'était l'Athénée royal d'Uccle 1, avenue Houzeau, à Uccle, qu'on distinguait ainsi de l'athénée royal d'Uccle 2.

Un même bus desservait quatre écoles, donc, le 38, l'Institut Montjoie et les Dames de Marie, deux écoles catholiques, et les deux athénées d'Uccle dont je ne sais pas lequel avait la réputation la moins douteuse.

Quand mon frère m'a accompagnée pour m'y inscrire, on avait vu - de nos yeus vu - l'aile A, celle de la Direction, des secrétariats et de la salle des profs incendiée depuis le printemps précédent. La rumeur disait que des élèves y avaient mis le feu en laissant sécher des plaques de phosphore... Peut-être que cela aurait dû nous inciter à chercher ailleurs? Mais où ?

J'avais plus souvent cours dans l'aile B, au dernier étage, où je m'étais installée près de la fenêtre (et du radiateur) et où je passais mon temps à graver et illustrer mon banc en bois. C'était incroyable comme ce banc se remplissait de dessins... A la rentrée, après les vacances ou les congés, on avait tout nettoyé et mes dessins avaient disparu. Je ne suis restée qu'un an à l'athénée d'Uccle, heureusement pour le matériel.

J'y ai perdu successivement un portefeuille et un plumier. Disons qu'on me les a fauchés, l'un dans ma poche, vu que je ne prenais pas de sac à main pour aller à l'école, l'autre dans la cour où je l'avais oublié - même pas quelques minutes. Et, du coup, j'ai perdu la photo de ma cousine.

L'école était mixte. Les garçons avaient de petites lunettes rondes à la John Lennon et des cheveux longs, ou des dents de je ne sais quel animal congolais et des sacoches en peau de serpent, disons que dans l'ensemble, ils avaient des cheveux longs. J'avais quatorze ans et je repiquais ma 5ème, ce qui n'était pas très glorieux. Bref, nous étions tous dans "l'âge ingrat".

Mon professeur de latin était un homme charmant. Il avait édité une méthode de latin, avec le préfet, si mes souvenirs sont bons. Il n'exerçait jamais son autorité (ce n'était pas nécessaire) et je ne crois pas qu'il ait donné beaucoup de points d'éducation.

Il y avait quelques garçons insupportables dans ma classe, ils formaient un petit groupe, accompagné de deux ou trois filles, dont l'une était sortie, comme moi, de l'enseignement catholique. L'un d'eux était vraiment un horrible petit snob, mais joli garçon, et, dans le fond, son copain, qu'on n'entendait guère, était beaucoup plus sympa que lui. En montant du cours de religion avec un carnet de présences, accompagnée d'un(e) autre élève, je me suis retrouvée devant la porte de ma classe, où l'autre partie des élèves avait cours de morale, la porte s'est ouverte brusquement et le professeur de morale a mis littéralement Monsieur O.D. à la porte à coups de pied. J'en étais comme deux ronds de flan.

Le prof de géographie s'appelait M. Verschueren et il avait un excellent caractère. Il rigolait toujours, dans sa moustache grise, son costume était luisant, par endroits, un jour, j'ai effacé le tableau et à la suite d'un pari stupide, j'ai placé l'éponge encore mouillée sur la chaise. Il s'est assis, s'est relevé et a éclaté de rire. Il n'a même pas cherché à savoir qui l'avait fait.

Le professeur de français se faisait chahuter et pourtant, il était absolument charmant. Jeune, la trentaine, il aimait bien une élève de la classe. Car nos professeurs nous appelaient exclusivement par nos noms de famille, ce qui n'était pas très très chaleureux, mais parfois, quand un prof aimait bien un élève, il l'appelait par son prénom - je devrais plutôt dire, une élève. Assez étonnamment, je l'ai croisé l'année suivante, tout près du lycée.

Le prof de math et le prof de physique me faisaient peur. Pour moi, c'était des monstres...

Bilan, deux examens de passage, en maths et en physique.

Nous avions quatre ou six bulletins sur l'année, et un système de points d'éducation, c'est-à-dire de mauvais points. Je suppose que "x" mauvais points donnaient lieu à une retenue ou à un renvoi. On nous enlevait deux points d'éducation d'office, ce qui me donnait en général une cote de 38/40, sauf le jour où je me suis mis le professeur de néerlandais à dos (et pourtant, cela allait plutôt bien avec elle). J'en ai récolté six d'un coup. On disait toujours que les points d'éducation étaient une cote d'exclusion. Système tout à fait nouveau pour moi, au Sacré-Coeur, on n'avait pas de points, on avait des retenues ou un renvoi des cours à prester dans l'école. Au pire, les parents étaient priés de retirer leur fille. 

Finalement, je n'allais rester ni dans l'un (le Sacré-Coeur dont j'étais sortie dans un état pénible mais reconnaissable), ni dans l'autre, cet athénée trop lointain, d'où je sortais le jeudi soir avec une migraine à tout casser.

En sortir un souvenir agréable ? Il y en a eu - l'après-midi chez Catherine, une amie qui avait invité toute la classe pour son anniversaire, dans le grenier de sa maison (et j'ignorais qu'il s'agît d'une construction exceptionnelle d'un architecte bruxellois connu) où je m'étais éclatée au ping-pong. Donc, ça, ça doit remonter au troisième trimestre, parce que c'est à Pâques, à l'Astoria, à la mer, que j'ai appris à jouer au ping-pong avec le deuxième garçon dont je suis tombée amoureuse - à cette époque-là...

Heureux temps !

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Commentaires
W
Quoi ? T'as côtoyé des Boyscouts du Groupe Honneur ? :-)
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Variations de regard
Variations de regard

Quartz Rose ou pas, je suis toujours Pivoine... Me revoici, avec, pour fil conducteur, des souvenirs de Bruxelles, des balades en d'autres lieux. Donc, musardons ensemble, un peu au hasard, nous verrons bien où nos pas nous mènent

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