Le roman de la ville
Deux mercredis de suite, je suis allée au Clos du Parnasse, à Ixelles, toujours avec mon bus De Lijn jusqu'à la gare du Midi - puis marcher jusqu'à l'entrée avenue Fonsny (les autres entrées de la gare sont fermées). Je ne prends jamais cette entrée/sortie-là, or, je me rends compte que pour le retour, c'est nettement plus rapide, le terminus du 49 étant à deux minutes...
Sauf que par là, je ne profite pas des boutiques de la gare du Midi...
Agréables odeurs d'ammoniaque et d'urine dans la rue Couverte, une des rues les plus sales et les plus glauques de Bruxelles - mais pas l'après-midi, là, ça peut aller.
Puis métro jusqu'à Trône, ne pas oublier de monter dans le dernier wagon, plus proche de la sortie (et des trois volées d'escaliers mais c'est bon pour la santé, non?)
Cette fois-ci, j'ai ouvert l'oeil, prête à photographier, un peu tout et n'importe quoi... Le roman de la ville. Un couple qui s'embrasse à côté d'un abri de vélos, des ados ayant fini l'école, un sdf qui se repose, caché par une haie couverte de feuilles mortes de l'automne, les snacks rouverts rue du Trône et une vitrine fracassée qu'on s'apprête à faire tomber.
Après mon rendez-vous, je repars, à pied cette fois, vers la porte de Namur, par la place de Londres, la rue de la Paix, puis la chaussée de Wavre. Je ne me lasse pas des devantures des épiceries congolaises et des magasins de tissus. Je reste perplexe devant les patates douces, les racines de manioc, énormes, et plusieurs sortes de légumes inconnus - je connais les gombos, ça oui, j'en ai fait, quand ça cuit, cela dégage un mucus collant assez désagréable. J'ai déjà cuit des patates douces aussi...
Quand je suis allée dans le quartier avec la Rose, elle allait d'un magasin de tissus à l'autre, visiblement à l'aise, dans ce monde africain qu'elle connaît bien.
Je file jusqu'au nouveau Marks & Spencer, au rez-de-chaussée d'un immeuble dont la façade est un summum de laideur. Les vêtements sont horriblement chers, mais j'y vais surtout pour le rayon food - et encore bien, pour les produits anglais. Cela faisait longtemps que j'avais envie d'y aller. J'étais allée une première fois sans avoir le temps de bien regarder, une deuxième fois et je suis rentrée chargée à couler bas - je voulais trouver un cake Battenberg - et j'en ai trouvé un, ce cake rectangulaire, fait de longs rectangles alternés roses et jaunes, enduits de confiture de framboise et recouverts de pâte d'amande.
A défaut d'en faire un moi-même.
J'achète plutôt des fromages anglais, des scones au fromage, des muffins, du jus d'ananas au gingembre, des sandwiches à tout (les Anglais ont un génie incroyable en matière de sandwiches, mais je ne pense pas que ce soit toujours excellentissime), genre, fromage cheddar ou chester écrasé avec de la mayonnaise et des oignons, je regarde un peu la vaisselle anglaise, dans l'idée de trouver une théière qui irait avec mes tasses et sous-tasses à thé (que je n'utilise jamais), et j'en ai vu une pas mal, l'autre jour, qui pourrait convenir, et puis, avec des sacs bien trop lourds pour mes épaules, je file vers Louise, la station de métro que je déteste, et là, retour à la gare du Midi - sortie par l'avenue Fonsny, trajet en 49, et retour chez moi - il est 16 h 30 à peu près.