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Variations de regard
15 mai 2016

Vacances à Oostduinkerke (1)

Logiquement, je devrais commencer cet article par la plus ancienne photo, qui est celle-ci :

twenty one

Le Twenty-One

On est en août 1966.

Ce sont nos premières vacances à la mer depuis mes cinq ans (et demi), quand nous étions allés (en train et en tram) dans une pension de famille - Le Duinenhof. Et qu'il avait plu sans arrêt. Après deux années de suite passées dans l'Eifel d'abord, dans les Ardennes ensuite, mes parents ont loué un appartement dans une Résidence encore en chantier d'ailleurs, (la troisième aile n'était pas terminée), à l'entrée d'Oostduinkerke - il y avait encore beaucoup de dunes et quelques bunkers.

Chose assez amusante, en somme, cet immeuble est contemporain du mien. Mon frère prend la pose, sur la plage - ses activités favorites consistaient à faire des barrages - aussi bien à la mer que dans les Ardennes - le matériau différait, c'est tout. Et sans doute des châteaux.  Moi, je rêvais qu'on me creuse un appartement dans le sable, comme je l'avais vu dans "Bécassine aux bains de mer".  Mon frère tient sa main à hauteur de l'appartement que nous occupons et la photo a été prise en noir et blanc avec le Rolleiflex de ma mère (l'appareil ne permettait pas de faire de photos avec un flash).  Appareil auquel je ne pouvais toucher, bien entendu.

Je crois que ma première photo date d'un voyage en Italie, dans les environs de Vérone, longtemps après.

Il y avait des familles avec enfants, dans notre aile, et donc, nous avions des amis avec qui jouer - de tous les âges. Un des garçons avait, chose extraordinaire, une poupée Skipper. J'en rêvais, je ne sais pas si j'en avais déjà une, à ce moment-là, de mémoire, je dirais non. Mais il avait scié ses parents - je me rappelle de la discussion entre les familles, ses parents avaient hésité - donner une poupée à un garçon? - puis cédé. Je me demandais évidemment ce qui pouvait faire hésiter des parents. L'histoire ne dit pas ce qu'il en est advenu. En tout cas, je m'entendais bien avec lui.

Nous avions loué une cabine - où ma mère s'installait avec son imperméable, son foulard, ses lunettes de soleil et son tricot. Elle fulminait contre le vent, et moi, j'avalais stoïquement le sable qui volait et faisait de petits points sur la plage, autour des coquillages.

On ne la voyait jamais en maillot, pourtant, elle en avait un et elle était mince comme un fil. A quatre heures, rituellement, on allait à la pâtisserie Espéro, (qui existe toujours, contrairement à Verdonck, à Koksijde du moins, la dernière fois que je suis passée dans les deux cités), soit acheter un cornet (je le prenais à la fraise), soit manger une glace. Le soir, on dévorait des tartines...

Je crois que c'est cette année-là  que nous avons emporté, en plus d'une malle réchappée du Congo - notre TSF. On diffusait un feuilleton radio, "La ville morte", de Maurice Tillieux, et la fin allait arriver pendant nos vacances. Une radio, sous une couverture, une malle, deux adultes, mon frère et moi... Dans une 2 CV, cela faisait du monde.

Ma tante et mes cousins nous ont rejoints. Mon frère avait 14 ans 1/2 et mes cousins étaient un peu plus âgés, 15 ou 16 ans. Je leur vouais une admiration éperdue, mais à leurs yeux... Que pouvais-je représenter ?

Des bribes, des mots, des phrases me reviennent... Et des interrogations...

Des allusions incompréhensibles, mais sur le mode de la plaisanterie, entre mes parents, parce qu'il y avait une colonie de Faucons rouges, dans les environs.

A la fin du feuilleton "la ville morte", les personnages entrent dans une grotte et ce bout de phrase, terrifiant... Et là, assis (ou debout) "un squelette souriait". J'étais tétanisée dans mon fauteuil. On sourira, mais pendant des années, j'ai vécu dans l'angoisse de ce qui pouvait se trouver sous mon lit.

Et quand mes cousins sont partis, l'un ou l'autre qui a lancé en ultime boutade "quel est le numéro de la blague suivante?"  - 

Et là, tout se perd dans le départ de leur Renault 8 jaune pâle.

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Commentaires
M
Pour Verdonck, il faut aller à Furnes...<br /> <br /> http://www.verdonckijs.be/
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A
il était bien grand, ton frère, à 14 ans et demi!!!<br /> <br /> chouettes souvenirs :-)
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Variations de regard
Variations de regard

Quartz Rose ou pas, je suis toujours Pivoine... Me revoici, avec, pour fil conducteur, des souvenirs de Bruxelles, des balades en d'autres lieux. Donc, musardons ensemble, un peu au hasard, nous verrons bien où nos pas nous mènent

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