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Variations de regard
15 mai 2016

Vacances à Oostduinkerke (2)

En allant chez Espéro - la pâtisserie que nous avions élue - mes parents avaient remarqué qu'on louait des appartements aux vacanciers aux étages. L'année suivante, donc, en 1967, j'avais neuf ans et j'étais enfin sortie des griffes de Mlle Monique, mon institutrice sadique (je n'exagère pas, elle l'a vraiment été, à l'époque, je pensais sévère, mais elle était aussi sadique - parfois).

J'allais entrer en cinquième primaire. Sur les photos de l'époque, je n'ai pas l'air très épanouie, à huit ans, j'étais rondelette et je prenais la vie du bon côté, à dix ans, j'étais blanche, de type asperge, avec mes lunettes de myope de plus en plus myope, bref, je n'étais pas vraiment malheureuse non (je ne savais même pas ce que ça voulait dire), mais je n'étais pas très épanouie.

L'appartement au-dessus de chez Espéro était à l'image de mes états d'âme d'alors. Beaucoup plus petit que celui du Twenty-One, mais d'une certaine façon, mieux situé, puisqu'au centre de la station balnéaire, il comprenait deux grandes pièces, avec une cuisine et un coin salle de bains, sans doute. Je sais que je dormais dans un divan lit, dans la pièce principale, et j'étais mangée par les moustiques. Ma mère bassinait mon lit de vinaigre, et enduisait mes piqûres du vinaigre et d'eau de Cologne.

Mais j'avais nettement préféré notre 7ème étage, au Twenty-One, face à la mer - et ses couchers de soleil.

Nous faisions des excursions dans les environs, à Furnes, Ypres, Bruges... On a retrouvé la même bande d'enfants que l'année précédente, mais ce n'était plus ça, on a reloué une cabine, plus que probablement, mais on n'avait pas repris la radio, qui nous attendait sagement à Bruxelles.  Ma mère passait toujours son temps dans la cabine, à l'abri du vent. Et moi, je courais, un jour, fuyant une bande de gosses qui me lançaient un poisson mort à la tête.

Quelle horreur !

Nous partions toujours le 14 août, mon père restant sans doute en poste, en juillet pour la clôture comptable de son entreprise, et j'adorais l'effervescence des départs - les piles de linge lavé et repassé qui s'accumulaient sur la table, à la maison, la trousse en plastique rose, les savonnettes parfumées.

Par contre, habiter au-dessus d'Espéro était une aubaine pour les pistolets du matin (et du soir) et la glace, j'étais décidément abonnée aux glaces à la fraise. Je n'ai jamais trop aimé la vanille (on ignorait bien sûr, que j'étais intolérante au lactose... Je ne le sais que depuis peu), pas trop trop le chocolat, un peu plus le moka, plus tard. J'étais fort tentée par le vert de la pistache, mais ma mère me disait que ce n'était pas bon et, bien entendu, je la croyais religieusement.

En fait de religion, les Faucons rouges m'auraient agréablement changée des bondieuseries qui ont empoisonné mon enfance, car...

Derrière la maison d'Espéro, il y avait le jardin potager d'un couvent, comme on le voit sur la photo qui va suivre.

D'où les moustiques, sans doute...

En ce temps-là, j'étais incapable d'apprécier un jardin de couvent, voire un potager, voire un jardin médicinal...

J'avais l'impression de n'avoir jamais quitté le Sacré-Coeur et qu'il me collait à la peau.

***

de chez espero 1967

Derrière chez Espéro, à Oostduinkerke

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Variations de regard

Quartz Rose ou pas, je suis toujours Pivoine... Me revoici, avec, pour fil conducteur, des souvenirs de Bruxelles, des balades en d'autres lieux. Donc, musardons ensemble, un peu au hasard, nous verrons bien où nos pas nous mènent

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