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Variations de regard
25 mai 2016

Féministe, dites-vous ?

A propos d'un article sur les futures miss enfants, lu chez Adrienne...

Et des féministes...

Il y a les féministes institutionnelles. Elles ont millité dans les années soixante, septante, et, après -sans doute- beaucoup d'efforts mais aussi d'opportunités politiques, elles sont arrivées à des postes importants, ont acquis une notoriété, sont à l'affût de toutes les iniquités. Parce que c'est leur job et aussi, leur conviction politique. Leur étiquette politique.

Si deux personnes s'expriment sur un même sujet, une féministe qui a pignon sur rue et une qui ne l'a pas, c'est l'opinion de la féministe qui a pignon sur rue qui prévaudra. Il en est ainsi du féminisme comme de tout le reste, il faut de la visibilité. S'il n'y a pas de visibilité, il n'y a pas de salut, et l'on disparaît dans l'anonymat.

Il y a les féministes qui défendent surtout les femmes de la communauté musulmane, non contre les discriminations au sein de leur communauté, mais contre les discriminations des Belges de souche. J'ai souvent envie de dire, face à certaines anecdotes, (une femme affirmait récemment qu'un conducteur du Brabant wallon avait voulu lui faire peur et avait fait mine de l'écraser), que ces Belges-là ne font guère de différence entre une dame voilée, une vieille dame du village, une mère et ses enfants, un passant quelconque... Je l'ai bien vu à Genval, quand on roule en 4x4, sans respecter les limites de vitesse, qu'on tient son volant d'une main et son portable de l'autre... Il ne reste plus beaucoup d'attention pour les piétons.

Il y a les féministes qui trouvent que tout le monde aurait à y gagner : les femmes, les enfants et ... In fine, les hommes eux-mêmes.

Peut-être que certaines sont anti-hommes (enfin, je ne sais pas, parfois, tout simplement, elles ne les aiment pas parce qu'elles aiment ailleurs), certaines vont même jusqu'à affirmer qu'on ne peut être féministe et "hétérote".

Personnellement, je fus élevée et éduquée par des femmes féministes, je l'étais donc par osmose, mais je le suis réellement devenue lorsque je suis entrée dans le monde du travail, et principalement, dans le privé. Voire dans l'associatif... Dans la première firme où j'ai travaillé, le patron pratiquait l'art du "diviser pour régner". Il le faisait indifféremnt avec les hommes et les femmes, mais avec les femmes, c'était tellement facile !

Le piège était de tomber dans l'inimitié instillée insidieusement entre collègues, plutôt que de rester solidaire.

Le deuxième, n'en parlons pas... Il avait été de gauche... Je le surnommais "Staline".

Quant au mouvement laïque organisé, un "truc", bien belgo-belge, un puits financier sans fond, le féminisme y était plutôt mal vu, par les hommes comme par les femmes (je ne sais même pas si elles savaient ce que cela voulait dire), sauf quand on voulait bien désigner une responsable qui deviendrait la représentante institutionnelle des femmes dans la communication "politique" du mouvement.

Il reste que la présidente de l'association était aussi éloignée du féminisme que possible. Je mentirais si je disais qu'elle était incompétente, mais elle était totalement dénuée d'humanité. C'était vraiment la libérale caricaturale...

***

Et pourtant, quand j'ai été formatrice d'adultes dans une grande administration, non seulement, j'y ai vécu ma plus belle expérience professionnelle, mais je n'y ai pas souffert de discrimination. Il est vrai que j'avais une position privilégiée, et que les hommes et les femmes que je formais avaient peut-être une autre vision de la chose.

Je me souviendrai toujours de cette dame, d'une quarantaine d'années, seule et mère de trois enfants, dont la scolarité s'était arrêtée à la fin des humanités, qui allait présenter le premier examen - de français - pour passer du niveau 2 au niveau 1 (pour les diplômés de type long ou ayant une expérience équivalente), qui est venue me montrer ses notes, timidement, en quêtant mon approbation (et en me demandant mon avis, avait-elle des chances de réussir?)

J'ai été frappée par la clarté de ses notes, que j'ai regardées rapidement - mais en un coup d'oeil, j'avais vu sa capacité à synthétiser clairement un exposé. Je l'ai donc vivement encouragée à présenter son examen, à y aller en confiance, je lui ai réitéré les conseils que je donnais à tout le monde, j'ai cherché à lui donner avant tout confiance en ses capacités. Longtemps après, je l'ai croisée par hasard, et elle est venue, toute souriante, me dire qu'elle était allée à son examen en pensant à moi, à mes encouragements, que ça avait été dur, parce qu'elle avait eu des problèmes familiaux, en même temps...

Je l'ai félicitée, je n'étais pas étonnée qu'elle ait réussi...

A l'heure actuelle, je pense que dans le monde du travail, la discrimination touche indifféremment les hommes et les femmes. Le burn-out n'a pas de genre, hélas.

Bon, allez, en fait de féminisme, je vais peut-être aller dormir...

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Commentaires
C
Toute ma vie de l'enfance à actuellement j'a été entouré de femmes et j'ai toujours préféré leur compagnie par rapport à mes homonymes hommes école, travail enfants, sports féminins retraite que des meufs
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Q
Oui, en effet, parler de panier est en l'occurrence assez amusant o;))) <br /> <br /> <br /> <br /> je parlais en général bien sûr. Je pense aussi que quand une femme a eu beaucoup à en pâtir, elle a peut-être tendance à "tous les mettre dans le même panier" ?<br /> <br /> <br /> <br /> Je repense à ce que ma grand-mère disait, paraît-il... "Le meilleur ne vaut pas une larme" (elle semblait pourtant avoir un bon mari). A quoi j'ai rétorqué mentalement que sans doute, ce sont les "pas-meilleurs" qui nous tirent justement des larmes...
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E
Je ne met pas les hommes dans le même panier, même si j'ai rencontré pas mal d'hommes sortant "de ce panier-là" (ha ha ha) Je crois en l'homme tout simplement homme (hommement vôtre serait une jolie intro, non?) et d'ailleurs bien souvent je monte au créneau pour défendre l'homme, car je n'aime pas la "chasse au salaud" qui a lieu trop souvent, alors qu'il y a pas mal de monstresses en circulation :)
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E
Je suis pensionnée et "en ai fini avec tout ça". Je ne suis pas féministe (même si je partage certains combats...) mais je garde de ces longues années de travail dans milieux et secteurs différents l'horreur de la "supériorité de l'homme abruti". Ils se tiennent entre eux, entretiennent les légendes de haut vol type "toutes les mêmes, elles disent non et n'en pensent pas moins, elles ne cherchent que ça" etc. Presque partout il y a eu un épisode humiliant (finalement, pour les deux, moi et "la bête" que ça ne dignifiait pas du tout) et il n'y a eu qu'aux USA que j'ai eu la paix, là parce qu'ils ont peur que leur ombre les traine en justice et le dise à leur femme.
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Variations de regard
Variations de regard

Quartz Rose ou pas, je suis toujours Pivoine... Me revoici, avec, pour fil conducteur, des souvenirs de Bruxelles, des balades en d'autres lieux. Donc, musardons ensemble, un peu au hasard, nous verrons bien où nos pas nous mènent

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