Fête Nationale

Des 21 juillet de mon enfance, je ne me souviens pas trop.

Une ou deux fois, peut-être, mes parents ont dû nous emmener au défilé et/ou au feu d'artifice. Je n'aimais pas spécialement. Ne pas bien voir à cause du monde, attendre, piétiner dans la chaleur ou la pluie, pour un spectacle finalement assez peu intéressant (pas du tout même, pour une fille de six à dix ans), bref, sans parler, la nuit, du bruit du feu d'artifice qui me faisait peur.

(Maintenant, cela ne me fait plus peur).

Quand j'ai été mariée, étant mère d'un garçon, c'était autre chose. Et d'un garçon qui aimait les avions, (mais les Spitfires o; pas les YF16 !) et les défilés. A une certaine heure, on s'armait donc de courage et l'on partait via la rue Ducale vers l'arrière du parc Royal - j'habitais dans la zone. Tout au long de la rue de la Loi, on zigzaguait entre les groupes et on voyait assez bien le spectacle. Les jeunes du quartier vendaient des bouteilles d'eau à 50 francs (ancienne devise - c'était énorme pour l'époque !) qu'ils avaient achetées les jours d'avant.

Nous habitions à deux pas, vraiment à deux pas, de la place de la Liberté - une petite place le long de la rue du Congrès, à Bruxelles, dont quatre rue partent en étoile vers la rue Royale d'un côté, (rue de l'Enseignement et rue de l'Association, en direction de Schaerbeek là), ou vers les boulevards de la petite Ceinture (sauf pour la rue de la Presse qui donnait dans la rue Ducale).

Place de la Liberté, à gauche, rue de l'Enseignement.

D'ailleurs, les noms de ces quatre rues illustrent les libertés fondamentales de la Constitution belge, symbolisées par les statues de la Colonne du Congrès, liberté de l'Enseignement, d'association, des Cultes et de la Presse. Qui était d'ailleurs mal traduit, en néerlandais, par Drukpersstraat = rue d'une Presse (la machine à imprimer).

Parfois, le samedi matin - certains samedis, certains dimanches, tôt le matin, enfin, vers dix heures, on entendait les premières mesures d'une marche militaire. j'ouvrais la fenêtre de la cuisine et en me penchant un peu, j'apercevais quelques bataillons place de la Liberté. Ils se mettaient en mouvement au son de cette marche, (c'est celle qui m'est restée en mémoire, mais j'ai dû faire des recherches pour me rappeler qu'il s'agit de la marche de l'Ecole Royale militaire (L'ERM - l'équivalent de Saint-Cyr, enfin, le Saint-Cyr belge quoi... Hum!) - jusqu'à la Colonne du Congrès et par la rue du Congrès.

Au coin de la rue du Congrès, à gauche, et de la rue Royale, il y avait mon arrêt de tram, (le 92), juste devant l'Office du Tourisme suisse. Avec une terrible horloge qui me permettait de savoir si j'avais raté mon tram ou non (il n'y avait pas encore d'horaire affiché aux arrêts - ni de banc ni d'abri !) - Un peu en deçà, dans la rue, une connaissance de mon mari habitait - c'était "l'aumônier des artistes", (mort en 1991 je crois), vicaire à la cathédrale St Michel. Encore en deçà, les bureaux de la CGSP (le Syndicat socialiste, la Centrale générale des Services Publics) et, plus près de la place Madou, un terrible restaurant marocain, le Koutoubia (on ne le voit naturellement pas sur la photo et d'ailleurs, il n'existe plus depuis longtemps).

Oooh ! Mais j'ai été heureuse quand j'étais mariée! Ah bah! je ne garde que les bons souvenirs... Bref !

Maintenant, mon fils regarde les défilés à la télé et il va se balader après avec ses copains. C'est plus amusant qu'avec sa mère qui ronchonnait parce qu'il faisait trop chaud (et qu'il y avait trop de monde) et qui attendait désespérément le plus petit nuage pour avoir un peu moins de soleil...

Marche de =>>>> l'Ecole Royale militaire...

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