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Variations de regard
19 octobre 2016

Et la musique...

Un de mes grands bonheurs, l'année 1970-1971, l'année de mes treize ans, est d'avoir pu -enfin- m'inscrire à l'académie de musique de ma commune

J'avais une charmante demoiselle -faussement sévère- la trentaine ou la quarantaine, dirais-je, ronde, avec un chignon blond, et qui nous apprenait le solfège et les dictées. Elle nous donnait aussi cours de chant d'ensemble, le mercredi.

J'étais souvent assise à côté d'un garçon, appelons-le Michel, qui habitait dans le quartier. Il y avait aussi une famille de réfugiés hongrois dont la fille, Ildico, était élève dans mon institut - et, je dois bien le dire - ou ignorée ou harcelée. Eh oui. Mais à l'académie, elle était bien acceptée. Ce qui aurait dû aller de soi ailleurs. Dieu sait ce qu'ils avaient vécu, avant d'arriver ici - en 1968 à peu près. Elle avait un frère aîné et un frère cadet. Charmants.

J'allais le dimanche au cours de piano - que j'avais rêvé d'apprendre depuis mon enfance. Au Sacré-Coeur, bien entendu, il y avait un piano dans la salle des fêtes. Enfant, j'avais déjà fait partie de la chorale de l'école primaire, dirigée par "Mère E*** (je ne suis pas sûre de l'orthographe).

Et puis, la même année, je me suis inscrite dans la chorale La Fa Do, la chorale des humanités, dirigée par Mlle Jeanine D***, diplômée du Conservatoire. Une femme extraordinaire. C'est avec elle que je suis allée à Vienne, début juillet 1971. Plus tard, elle a emmené "sa" chorale à Rome. Voire au Vatican.

Mais j'étais déjà partie vers une autre vie.

A part la méthode de piano, je me souviens des sonatines de Diabelli et de deux menuets d'Anna Magdalena Bach dont j'ai retenu longtemps les premières mesures. Et puis, petit à petit, j'ai oublié.  De tout cela, il reste la carte d'anniversaire de ma grand-mère, pour mes quinze ans, où elle me souhaite "beaucoup de chance dans la vie" et de bien étudier mon piano.

***

En troisième année de solfège, la gentille demoiselle professeur de solfège a été remplacée par un autre professeur, beaucoup plus revêche, qui s'est révélée être une vraie "peau de vache". Nous avions désormais deux fois solfège par semaine, chant d'ensemble avec notre ancien professeur de solfège (quelles machinations politiques communales y avait-il eu, derrière ces désignations?) et je continuais le piano avec mon professeur.

J'avais quelques copains et copines et à ce moment-là, j'étais entrée au lycée d'Ixelles où j'étais aussi inscrite en cours de cuisine régionale, en activité parascolaire. La cuisine et la gastronomie commençaient à me passionner.

Ma mère travaillait - elle était donc absente tous les jours de 8 h 00 à 17 heures 30 - et j'allais souvent l'attendre à sa sortie de son boulot, dès que j'en avais la possibilité.

Pourtant, un jour, elle m'a fait une de ces scènes à froid, d'une brusquerie et d'une violence inouïes (parce que totalement inattendue) sous le prétexte que j'étais trop absente de la maison.

J'ai donc cherché une solution de remplacement et décidé de quitter mon cours de solfège "pour enfants", pour celui des adultes (qui étaient des jeunes un peu plus âgés que moi). Lorsque j'ai expliqué ma décision à mon professeur de solfège (sans en donner la raison initiale, bien sûr), elle m'a fait retourner à ma place, sans un mot, puis, pendant le cours, m'a demandé de me lever et de solfier sur un morceau particulièrement difficile. Je me suis évidemment emmêlé les pinceaux et fait copieusement enguirlander.

Mais j'ai tenu bon, j'ai quitté le cours, intégré celui des adultes...  Seulement, le coeur n'y était plus. J'ai fini par abandonner, et après un certain temps, mes parents ont évacué le piano qu'ils avaient loué trois ans plus tôt.

J'ai cessé petit à petit de chanter. Est-ce pour cela que je ne chante jamais? Que je déteste entendre des personnes chanter, et pourquoi je n'écoute de la musique que par périodes? Il y eut l'époque de Radio-Cité, au début des années 80, le début des CD et un ami fou de musique classique qui m'a beaucoup ré-appris...

Et heureusement, il y a you Tube... Et Classic 21 dans la voiture de la Rose, qui elle, adore la musique, et ne chante pas, mais siffle à la perfection.

Siffler. Un art que mon frère possédait aussi à la perfection et dont ma nièce - sa fille aînée - a hérité.

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Variations de regard

Quartz Rose ou pas, je suis toujours Pivoine... Me revoici, avec, pour fil conducteur, des souvenirs de Bruxelles, des balades en d'autres lieux. Donc, musardons ensemble, un peu au hasard, nous verrons bien où nos pas nous mènent

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