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Variations de regard
30 octobre 2016

En Provence, III

Les élèves basés au "Maset" et au "Mas" prenaient leur petit déjeuner sur place. Nous prenions le repas du soir à l'Hôtel Ville verte, et nous recevions un pique-nique le midi. Mme B***, notre prof de chimie avait "le chic" aussi pour acheter de grandes boîtes de bâtons de chocolat Côte d'Or, de fruits ou de douceurs, et de faire une distribution générale lors d'une des excursions.

C'était une femme absolument charmante, la grande amie de notre professeure d'histoire (qui elle, était moins charmante, même si je l'aimais beaucoup) et j'ai été navrée d'apprendre que son mari l'avait quittée, deux ans après.

(Elle était si manifestement si triste, si démunie, elle avait tellement maigri, mais désormais, elle soignait son apparence, se coiffait, se maquillait. Hélas, ce n'était pas dans ses priorités, et on ne peut pas dire que la coquetterie féminine ait été son fort. Pendant toutes ces années "d'avant", nous l'avons vue avec le même pull noir et la même jupe informe, le tout recouvert de sa blouse de laboratoire).

***

A l'Hôtel Ville verte, un soir, les profs sont venus en délégation parler au groupe que nous formions, groupe hétérogène, mais où il y avait une certaine unité. Elles étaient catastrophées. Une autre classe voulait aller danser dans une boîte de nuit. On comptait sur nous pour discuter avec nos copines et les dissuader d'y aller. C'est curieux, les souvenirs... En moi-même, je me disais que ce n'était peut-être pas une si mauvaise idée que cela, d'aller danser (mais peut-être n'y avait-il rien de convenable à proximité, je comprends, bien sûr, l'anxiété de nos profs)... Mais bien entendu, j'avais fait chorus. Finalement, je crois que les profs se sont débrouillés sans nous.

Un autre jour, notre prof de français, une célibataire féministe impénitente et irrécupérable, s'était énervée, auprès de ses collègues, parce que nous avions des comportements de "touristes" basiques, genre mouton de Panurge, on va quelque part, on regarde, on prend des photos et on repart... Et parce que certaines d'entre nous se coupaient en quatre pour les profs masculins (jusqu'à leur beurrer leur baguette au petit déj' ou quelque chose dans le genre). Je l'écoutais, en me disant qu'elle était bien exigeante, et qu'à sa place, j'aurais déjà été bien contente que mes élèves, d'abord m'aiment beaucoup - même si on ne lui beurrait pas sa baguette, et d'ailleurs, elle ne l'aurait pas voulu, je ne pense pas - et qu'une élève, en particulier, me mette sur un piédestal.

Mais cela, je pense que ça l'ennuyait plutôt. Encore que, pas toujours...

Ses collègues l'avaient plus ou moins calmée en lui disant qu'elle exigeait beaucoup de la part de filles de quinze à dix-sept ans.

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Commentaires
P
Oui, et je suis passée autour du personnage principal... Celle sur laquelle je me pose encore tant de questions, quarante ans après (et les réponses sont pourtant simples). Là aussi, il y a de quoi écrire un roman ! Evidemment, pour toi je ne sais pas, mais pour moi, les professeurs m'apportaient -enfin-des réponses radicalement différentes de celles que j'avais toujours eues. Tout n'était sûrement pas aussi idyllique que je veux bien me le représenter (tout comme mon école catholique n'était pas aussi noire que je l'ai représentée)... Donc, comme je le dis toujours, cela vaut un roman !
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C
Ça m'a vraiment rappelé mes quinze ans tout ça !<br /> <br /> les profs avaient des personnalités extrêmement prégnantes sur nos jeunes âmes...<br /> <br /> ¸¸.•*¨*• ☆
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Variations de regard
Variations de regard

Quartz Rose ou pas, je suis toujours Pivoine... Me revoici, avec, pour fil conducteur, des souvenirs de Bruxelles, des balades en d'autres lieux. Donc, musardons ensemble, un peu au hasard, nous verrons bien où nos pas nous mènent

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