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Variations de regard
30 novembre 2017

Hier après-midi

Hier après-midi, je suis allée chez mon frère, pour passer en revue nos collections de photos et/ou de documents divers relatifs aux membres de la famille.

Pour le moment...

Il apparaît que notre grand-père paternel - qui s'était engagé en 1918, mais qui n'avait pas combattu, il avait vingt ans en 1918 et était Français, originaire de Houplines, dans le Nord, était, en 40-45, clairement membre de l'armée Secrète et officiellement résistant.

Il a "résisté" à partir de 1943 jusqu'au 3 septembre 1944. Je pense qu'il servait de "rouage" administratif, (ceci n'est pas péjoratif), puisque les caissons à volets du café familial (volets que mon père levait et baissait chaque jour), servaient de cachette pour des papiers et de futures fausses cartes d'identité. D'après mon frère, il a poursuivi des activités administratives pour l'armée française jusqu'au début des années 50, probablement, en parallèle à une carrière de comptable.

Il apparaît aussi qu'après la guerre, il a beaucoup couru après les certificats, les attestations, les médailles (?) et qu'il a été diplômé, entre autres, de => l'Ordre de Nichan Iftikhar <= (en cliquant sur le nom, vous arriverez sur la page wikipedia), un Ordre honoraire tunisien, mais je ne sais déjà plus en quelle année (1957 dernier carat, selon Wikipedia). Alors, qu'on ne me demande pas ce qu'il a fait pour cela, je n'en sais rien. Et il n'est pas repris dans les récipiendaires. Pourtant, clairement, il l'a été.

Dans nos papiers familiaux, mon frère a ce diplôme que j'avais vu et complètement oublié (à côté de cela, mes certificats de sténo-dactylo du très poussif Institut Meysmans de Bruxelles font vraiment piètre figure o;)

(Mon époque, c'est plutôt celle des C4).

800px-Image-Médaille_nichan-Iftikar_nichan-Iftikar1935_sergent-chef_Mespléde_hubert

800px-Diplôme_en_arabe_nichan-Itikar_chevalier_de_1e_classe

(c) clichés d'origine WIKPEDIA.

A mes yeux, mon grand-père, mort quand j'avais dix ans, reste quelqu'un qui ressemblait physiquement à mon père, en plus sec, en plus sévère, et qui avait tout le temps l'air de vouloir imposer la loi. Une loi qui ne m'impressionnait aucunement d'ailleurs. Je ne me souviens pas d'une seule de ses paroles, et je pense qu'il considérait les femmes comme quantité totalement négligeable (sauf quand il s'agissait de la princesse de Ligne). Il a aussi pas mal "vécu", avec un de ses beaux-frères. Une cousine de mon père a confirmé que dans cette famille, les femmes ne "valaient pas tripette" et étaient totalement déconsidérées. Et encore, cette cousine a eu la chance d'aller au lycée Dashbeck et au Conservatoire.

Ma tante Raymonde, a été nettement moins favorisée. Mais s'est bien rattrapée.

A propos de son mari, ma grand-mère avait coutume de dire, paraît-il, "je l'userai comme je l'ai eu". Au début de la cérémonie des funérailles, elle a éclaté en pleurs à la Levée du corps. De temps en temps, plus tard, elle se consolait avec une petite flasque de whisky (ou de cognac ou de gin, je ne sais plus, hélas !) Mon père détestait quand sa mère buvait. Tout ceci explique le rapport hyper conflictuel de mes parents (et le mien dans la foulée), avec l'alcool, le vin et les cafés de quartiers.

Enfin, avant noël, tout de même, mes parents buvaient un fond de petit verre de Monbazillac le matin (2 centimètres) avec des petits canapés à la mousse de foie gras. Après m'être séparée d'avec mon mari et les avoir rejoints, nous étions trois à boire notre petit fond de Monbazillac et à déguster nos petits canapés... Mais quel bon souvenir!

Curieusement, mon frère ne se souvenait plus de l'enterrement de mon grand-père, c'est moi qui lui ai rappelé la réunion de toute la famille (ma famille paternelle, bien vivante, elle, mais quasiment inconnue) au funérarium, la messe à l'église Sainte Anne de Koekelberg, avec présence d'une délégation d'anciens combattants, levers et inclinaisons de drapeaux, et l'attente dans la voiture, au cimetière, à cette époque-ci je pense, pendant l'inhumation.

***

Ma nièce de dix-neuf ans, de retour de l'école, était là, par moments. La délicieuse et douce "Victoire".  En nous entendant évoquer des souvenirs pas si lointains pourtant, elle ouvrait de grands yeux, se demandant dans quel siècle nous avions vécu !

 

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Commentaires
A
Rassembler ce qui est épars, comme une mosaïque! <br /> <br /> Moi c'est pareil avec mes écrits, que j'ai toujours envisagés comme des pièces à rassembler. Mais il faut s'y mettre et être inspirée! Avoir du bon joint et de la bonne colle... :) Travail de patchwork, où il faut avoir l'aiguille alerte ;)
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P
C'est important et précieux de retrouver des documents et même si on n'en connaît pas tout, on peut ce dire "voilà, ça a vécu dans ma famille et ça m'appartient"
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A
Tu as un don pour faire revivre l'histoire par petites touches, comme des photos que l'on redécouvre.
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H
Vous avez vécu au siècle dernier, c'est chouette de lire ton histoire familiale.
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L
C'est passionnant de pouvoir ainsi découvrir ce type de documents, remonter l'histoire familiale, savoir d'où l'on vient, le pourquoi des us et coutumes...<br /> <br /> :-)
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Variations de regard
Variations de regard

Quartz Rose ou pas, je suis toujours Pivoine... Me revoici, avec, pour fil conducteur, des souvenirs de Bruxelles, des balades en d'autres lieux. Donc, musardons ensemble, un peu au hasard, nous verrons bien où nos pas nous mènent

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