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Variations de regard
16 décembre 2018

Mes amies en quatrième C

Au lycée, après un temps d'adaptation un peu laborieux... Je me suis finalement fait deux amies, voyons, appelons-les Marguerite et Rose.

Notre classe était très mélangée, il y avait des latin-grec (cinq élèves), la préfète avait dû battre le rappel pour que que fussions plus que trois, et des commerciales. En majorité. Pour les cours de latin, nous rejoignions un groupe de filles d'une autre classe.

Marguerite et Rose suivaient des cours de danse, en-dehors de l'école. Marguerite était une bonne élève, c'était une belle adolescente, sans doute, puisque, plus tard, elle a été élue Miss Belgique. (Mais n'a pas pu exercer sa royauté). Elle aurait bien voulu entrer à Mudra, l'école de danse de Maurice Béjart, mais n'a pas réussi l'examen ou les épreuves d'admission. Rose, oui. Elle est entrée à Mudra, mais n'y est pas restée.

Au cours de grec, je m'étais rapprochée d'une élève très différente. Sylvie. Toujours habillée en jean, blouses brodées, style hippie. Elle me paraissait un peu effrayante, et puis, je me suis rendu compte que c'était une fille charmante et cultivée. Elle a quitté le lycée - avec sa cousine - à la fin de l'année, pour entrer à Sint Lukas Archief (école artistique néerlandophone) et est devenue une bonne architecte. Je sais qu'elle a travaillé dans le bureau d'un architecte anversois connu.

Il y avait un petit groupe autour de la première de classe - des filles "sérieuses" dont les préoccupations majeures semblaient être de travailler consciencieusement, et dont les cahiers, naturellement, étaient parfaits. On ne savait, je ne savais rien d'elles.

La majeure partie de la classe vivait pour les fringues, le maquillage, les bijoux, Mlle Age Tendre, Podium, les vedettes, Claude François et, bientôt, les soirées dansantes. Les garçons, réels ou fantasmés. Et le premier baiser. (Ce devait être une préoccupation commune à beaucoup - peut-être même aux premières de classe). Sans oublier les feuilletons télévisés - comme Le jeune Fabre.

Il y avait aussi celles qui allaient fumer dans les toilettes, aux récréations - de sorte qu'aller aux toilettes relevait de l'exploit (les wc étant remplis de mégots de cigarettes). Mais à quoi pensaient nos surveillantes ?

A la fin de l'année, avec Marguerite, je suis allée m'acheter de quoi nous habiller pour la soirée dansante de la fin d'année. Elle avait un tee-shirt vert et un pantalon blanc, et moi un tee-shirt rouge et un pantalon bleu. Et un bracelet en cuir noué. Pour faire comme tout le monde, j'avais collé des photos d'une vedette sur un de mes cahiers, mais la photo provenait de J2 Magazine (pas de Mlle Age Tendre ni de Podium que je regardais d'un air très méfiant. J'avais -déjà- horreur de Claude François et les autres, Patrick Juvet, Mike Brant, Alain Chamfort, me paraissaient être de la même farine). Mais je gardais mon opinion pour moi. En-dehors de cela, je lisais, je dessinais -j'écrivais mon journal, probablement un tissu d'âneries- je me remettais laborieusement à l'étude, je suivais un cours de cuisine régionale, en parascolaire, et j'ai assisté à deux concerts, Tina Turner et Pink Floyd.

Avec un frère de 21-22 ans, j'écoutais plutôt Pink Floyd, Deep Purple, John Lennon, la B.O. d'Orange mécanique, d'Il était une fois dans l'Ouest, Catherine Lara, et même Catherine Ribeiro. Bien sûr, je me suis fait encore d'autres amies. 

Sans compter celles, moins chanceuses que moi, qui durent abandonner leurs études à 15 ans pour aider des parents commerçants.

Cette année qui fut -probablement- une des plus heureuses de ma vie d'alors - une année d'insouciance presque totale.

bibi

tram 32

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Commentaires
P
Anémone pour les points d'éducation à l'athénée d'Uccle en tout cas, on enlevait deux points d'office. Je n'ai jamais compris. Là j'ai vu un prof sortir un élève presque à coups de pied au derrière. C'était un affreux petit snob. L'élève.
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N
Ce n'est que maintenant que je me rends compte que la seconde photo, celle avec le tram, c'est devant chez moi ! Là où je vis depuis 30 ans et des poussières… Impressionnant ! La photo date de quelle année ?
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L
Ma décennie collège-lycée, j'en ai parlé ici :http://www.labaladine.com/2016/09/ado-en-76-c-etait-comment.html<br /> <br /> 1976, c'était mes 15 ans ;-)
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P
Le Goût, plus tard, j'en rajoutais avec Léo Ferré ou Catherine Ribeiro . Ça faisait fuir mes danseurs. Mieux valait ne pas parler pendant les slows ;-)
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A
Les points d'éducation étaient sur 30 et on n'avait jamais plus de 24, "pour toutes les bêtises que nous faisons sans être vues"!!! Or nous étions pour la plupart beaucoup trop sages. Et si je me souviens bien on devait avoir minimum 18.
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Variations de regard
Variations de regard

Quartz Rose ou pas, je suis toujours Pivoine... Me revoici, avec, pour fil conducteur, des souvenirs de Bruxelles, des balades en d'autres lieux. Donc, musardons ensemble, un peu au hasard, nous verrons bien où nos pas nous mènent

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