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Variations de regard
18 août 2019

Paul-Jean Toulet

L'autre jour, hier ou avant-hier, je songeais à mes deux voyages scolaires, de troisième latin-grec, en Normandie... Puis de seconde, en Provence. Je réfléchissais au fait que j'avais été bien plus heureuse lors du voyage en Normandie, pour un tas de raisons, et bien moins en Provence, bien que ce fût une région dont j'étais passionnément amoureuse... Depuis un séjour fait à Arles (à l'hôtel du Forum), fin août 1971.

Mais cela n'a rien à voir avec la Provence, bien entendu.

J'ai visité le cimetière - jardin des Alyscamps à plusieurs reprises, bien sûr, jeune ado, avec mes parents, et puis lors de ce fameux voyage scolaire, à dix-sept ans. Est-on sérieux, quand on a dix-sept ans?

Ce devait être la veille de notre retour, un matin, car il y avait marché sur les Lices. Un de nos professeurs accompagnait le groupe mais ne retrouvait pas son chemin. Je lui ai dit que je savais où c'était et qu'il suffisait de me suivre. Elle avait l'air de douter. D'un côté, je n'y étais plus allée depuis trois ans, mais de l'autre, j'avais suffisamment arpenté le coin pour m'en souvenir. J'avais une corresondante qui habitait au chemin du Docteur Zamenhof, à l'entrée d'Arles (en venant de la Nationale 113) et dont les parents étaient négociants en huiles et savons. Son père (provençal), avait épousé une Bruxelloise (anderlechtoise! Eh oui! Ils s'étaient mariés à l'église Saint-Guidon.) Elle habite toujours là-bas. Et moi ici.

Nous sommes bien arrivées au cimetière des Alyscamps. Cela m'a tout d'un coup rappelé Paul-Jean Toulet et ses Contrerimes.

***

Paul-Jean Toulet, né à Pau (Basses-Pyrénées), le 5 juin 1867, et mort à Guéthary (Basses-Pyrénées), le 6 septembre 1920, est un écrivain et poète français.
Et s'il est célèbre pour ses Contrerimes, ainsi que pour ce délicieux poème sur les Alyscamps... Et tant d'autres... Il fut également romancier, auteur de journaux de voyages; de nombreux articles (notamment sous pseudonyme), et épistolier fidèle (correspondance avec Debussy).
Difficile de trouver une représentation satisfaisante des Alyscamps. Je m'en suis tenue au tableau de Vincent Van Gogh... flamboyant mais automnal... alors que mon souvenir des Alyscamps correspond exactement à l'atmosphère rendue par le poème de Toulet, tellement tendre et lumineuse...

En Arles

Dans Arles, où sont les Aliscans,
Quand l’ombre est rouge, sous les roses,
Et clair le temps,

Prends garde à la douceur des choses.
Lorsque tu sens battre sans cause
Ton coeur trop lourd;

Et que se taisent les colombes:
Parle tout bas, si c’est d’amour,
Au bord des tombes.

Paul-Jean Toulet. Contrerimes.

Van Gogh, les Alyscamps en automne

***

Toute allégresse a son défaut
Et se brise elle-même.
Si vous voulez que je vous aime;
Ne riez pas trop haut.

C'est à voix basse qu'on enchante
Sous la cendre d'hiver
Ce coeur, pareil au feu couvert,
Qui se consume et chante.

Paul-Jean Toulet, Contrerimes.

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Commentaires
J
Votre billet m'a donné envie de retrouver les œuvres de Toulet. Je possède, ou je possédais les œuvres complètes parue chez Laffond/Bouquins, en 1986. Un gros volumes à couverture jaune.<br /> <br /> J'ai donc fouillé une partie des cartons qui contiennent mes livres. Ils sont déposés dans un grenier. J'ai embarqué quelques livres que je vais relire. Pour l'instant, pas de Toulet. Je continuerai mes recherches en automne.<br /> <br /> J'aime beaucoup ce poème "Dans Arles, où sont les Aliscans,[...]"<br /> <br /> Je vous souhaite une bonne fin de semaine.<br /> <br /> L'été s'achève…<br /> <br /> Comme chaque année, j'ai l'impression de l'avoir manqué !<br /> <br /> Jean-Jacques'62<br /> <br /> Berne le 28 août 2019
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P
Oui. Ces deux poèmes de Paul Jean Toulet m'ont toujours enchantée. <br /> <br /> Eliane... Bonjour. Je ne comprends pas très bien le sens de votre commentaire. Bien que je comprenne que vous parlez de ce que vous aimez. <br /> <br /> J'ai l'impression que mon blog ne remplit pas les critères que vous décrivez mais je peux me tromper... <br /> <br /> Pensez-vous. Il y a des blogueurs que j'aime beaucoup et qui ne commentent jamais chez moi. <br /> <br /> Et qui sautent sur le premier article venu, ailleurs...<br /> <br /> Mais cela n'a rien à voir avec PJ Toulet.
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E
Heureux celui (ou celle) qui communique amicalement avec des correspondants(es) adorables et fidèles, et qui aime leur rendre, partageant par là-même une douce amitié, faite de complicités et de joies, Heureux celui qui reçoit en commentaire une phrase complète, avec un nom, un verbe, un complément d’objet direct, des mots qu’on n’utilise plus mais qui ne demandent qu’à revivre dans un vocabulaire riche d’expressions et de jolis propos, Heureux celui qui apprécie la délicatesse d’une tournure de phrase, la drôlerie de certaines expressions et l’intérêt, au-delà de plusieurs mots, pour la photo présentée et le texte accompagnant, Heureux celui qui attend, dans sa boîte à lettres, le billet bien formulé, loin des sms et autres abréviations modernes dont est pourvu le XXIème siècle et appréciera la lecture de ces mots d’amitié, et qui sait que le message arrive en chemin, Heureux celui qui apprécie les belles choses et rie au bonheur de la vie avec ses amis.<br /> <br /> Je suis heureuse avec mes amis fidèles.
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M
Merci pour ce beau moment de poésie avec notre Paul-Jean Toulet, et ce superbe tableau si lumineux !
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Q
Oui, mes nuits sont plus belles que vos jours - je crois que cela a inspiré beaucoup d'auteurs pour leurs titres ... JP Goujon aussi, pour sa biographie de Renée Vivien. Enfin, plus ou moins ... "Tes blessures sont plus douces que leurs caresses".
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Variations de regard
Variations de regard

Quartz Rose ou pas, je suis toujours Pivoine... Me revoici, avec, pour fil conducteur, des souvenirs de Bruxelles, des balades en d'autres lieux. Donc, musardons ensemble, un peu au hasard, nous verrons bien où nos pas nous mènent

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