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Variations de regard
28 août 2019

18 ans

Celui qui me dit que dix-huit ans est le plus bel âge de la vie, eh bien, ahem, je ne serai pas d'accord avec lui.

Je ne sais plus ce que j'ai reçu LE JOUR de mes dix-huit ans. Rien, je crois. Ou bien, on m'a peut-être dit qu'on m'offrirait un cadeau plus tard. Bref, ma mémoire a "occulté" certains détails de cet épisode...

C'est l'histoire du lilas d'Adrienne (pour le conte du lundi du Goût des autres) qui m'y a fait penser.

Un peu avant le mariage de mon frère, le 6 septembre 1975, deux semaines avant mon anniversaire, ma robe était prête, nos robes étaient prêtes, et la perspective de ce mariage ne me réjouissait pas - du tout - mais alors là, pas du tout... Pourtant, j'allais avoir un "beau" cavalier. 

Un peu avant le jour du mariage, un matin, mon père a solennellement offert un écrin à ma mère. Avec son expression indéchiffrable, elle l'a ouvert et a remercié mon père. C'était un collier de perles. En réalité, elle en avait déjà un, à peu près semblable, mais le fermoir était cassé.

Je me suis répandue (moi), en compliments.

Le jour de mes dix-huit ans, ou le samedi qui a suivi, ou quelques jours après, donc, on m'a présenté le même écrin, avec le collier de perles bis, en me disant que c'était mon cadeau d'anniversaire, car c'était le cadeau traditionnel pour une jeune fille de dix-huit ans. D'un "bon" milieu (Hi! Hi! Hi!)

Me croirez-vous?  J'ai remercié mes parents, bien sûr, mais cela ne m'a pas fait particulièrement plaisir. Outre que je n'avais pas spécialement envie d'un collier de perles, je n'y avais même pas pensé, il n'y avait aucune surprise. Ils m'ont bien sûr expliqué que j'avais "prêté" ce collier - je dirais - "à l'insu de mon plein gré" - à ma mère, pour qu'elle n'allât pas au mariage de son fils - sans son collier de perles... J'ai eu du mal à simuler un plaisir que je n'éprouvais pas.

Ce n'est pas la faute de mes parents, mais ce collier de perles fermait mal, et chaque fois que je le mettais, j'avais une frousse bleue de le perdre. Les rares bijoux que je portais avaient l'habitude de se faire la malle, ou de casser... Une bague a filé dans le lac du Bourget, un bracelet contemporain, cadeau de ma tante, avec un fin fil d'argent et une calcédoine au bout, est resté au bord d'un lavabo... Quant au collier, le fermoir a fini par casser et je ne le porte plus.

Symboliquement, il y a quelques souvenirs comme ça dans ma vie, je parle d'objets, que je vendrais bien, mais que je n'ose pas vendre, parce qu'ils me viennent de mes parents. En même temps, si ces derniers ont été "maladroits", ils ne l'ont pas été sciemment. Du tout.

Personnellement, pour marquer le coup des dix-huit ans de la fille que je n'ai pas eue, je pense que je m'y serais prise autrement...

perles fines

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Commentaires
P
C'est un rite de passage, en effet. Autant dire qu'on ne l'a pas souhaité et qu'on ne comprend les rites de passage que beaucoup plus tard. Je ne sais pas ce qui m'aurait fait plaisir à l'époque? Ne pas devoir aller au mariage de mon frère, ne pas avoir de rhumes de cerveau, et eut-être, qui sait, quitter le lycée.pour faire m rhéto en paix.
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N
Ça semble si conventionnel, si ordinaire, un collier de perles…On dirait un rite de passage.<br /> <br /> Offrir un beau livre, un voyage (même d'un jour), voilà qui serait plus opportun.<br /> <br /> Et qu'on te demande : "qu'est-ce qui te ferait vraiment plaisir ?"
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L
J'avais souvenir, non du rang de perles mais de la paire de perles, une par oreille, pour l'anniversaire des 18 ans.
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M
Votre histoire me semble aussi triste que celle du bouquet d'Adrienne.
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P
Aah c'est intéressant de lire vos différents avis.... Il y a peut-être un âge aussi pour certaines choses. À 18 ans le collier de perles semble appartenir à l'univers des dames. À dix-huit ans on sort tout juste de l'adolescence. <br /> <br /> J'ai aussi offert des cadeaux symboliques à mon fils. Son premier La Pléiade... l'oeuvre romanesque de St Exupéry (Et pourtant je ne suis pas bleue du Petit Prince... Et un voyage en Normandie).<br /> <br /> Je crois que je préfère les vêtements aux bijoux :-) <br /> <br /> Une broche avec des émeraudes, cela doit être beau. <br /> <br /> Et de fait, parallèlement à cette anecdote, c'était très simple chez nous. <br /> <br /> Un permis de conduire c'est vraiment utile (mais il faut se donner du mal pour l'avoir))))
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Variations de regard
Variations de regard

Quartz Rose ou pas, je suis toujours Pivoine... Me revoici, avec, pour fil conducteur, des souvenirs de Bruxelles, des balades en d'autres lieux. Donc, musardons ensemble, un peu au hasard, nous verrons bien où nos pas nous mènent

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