A Mirwart
La semaine passée, je suis allée à Hurtebise. En passant par Froidmont, le lundi à 9 heures 30, bien sûr. Mais après les "absoutes" de l'ami, nous sommes parties - après que j'ai salué quelques personnes - en direction de la E 411. Et puis, on oblique vers la Nationale 4, Courrière, Marche. On s'arrête pour prendre un café, dans une pâtisserie - salon de thé, et pour manger un pistolet, et puis, quand on est réchauffées, on repart vers Saint-Hubert. Avec un chausson aux abricots et aux cerises en poche.
Le lundi après-midi, nous avons fait une promenade vers les bois et Vesqueville, jusqu'à un petit pont qui enjambe une rivière.
Le lendemain, après une soirée calme de papotage, de lecture et de dessin, après un souper de céleri rave, et une nuit "réparatrice"... Nous avons fait un petit tour dans Saint-Hubert, et puis, direction Mirwart, où se trouve ma promenade préférée.
Ce jour-là, il faisait gris et une fine bruine commençait à humidifier le paysage. La Lomme avait un cours plus rapide... Les lampes étaient allumées dans les gîtes et, s'il n'y avait plus beaucoup de feuilles aux arbres, en revanche, elles craquaient et s'envolaient sur les chemins. On a décidé de faire la promenade des pêcheries jusqu'à la moitié des étangs. J'aurais pu encore un peu continuer, mais l'après-midi était bien avancée.
Un moment, nous nous sommes arrêtées. Il n'y avait presque pas de bruit. A part celui des ruisseaux qui dégringolent vers les étangs, et, de temps en temps, le floc d'une truite ou d'une carpe qui fait un bond à la surface de l'étang. La lumière était particulière et se réverbérait dans l'eau verte. Quelques feuillages d'un roux prononcé tenaient encore aux arbres. Il y avait aussi des bouleaux. Et toujours, ce tapis de feuilles. Je me sentais légère. J'aurais pu m'asseoir, et regarder sans m'arrêter.
J'aurais pu marcher aussi jusqu'au bout des étangs, là où il y a le gué et le petit pont sur le torrent...
C'était un moment de grâce, que je ne peux pas décrire, vert, gris-bleu, roux, silencieux et bruissant, avec le vol long et lourd d'un héron... Un moment où l'on aurait presque pu toucher la Poésie... Un moment si rare... Et nous avons repris le chemin du retour. Je suis passée près du pré où j'aime bien m'endormir, au mois de mai, en guettant le passage des trains... Le crépuscule commençait à tomber sur les bois, l'humidité montait de la rivière. Et la brume campait dans la vallée.
Nous sommes retournées à Hurtebise.
Il y a eu beaucoup de tisanes au gingembre et au citron, au citron et au miel, et d'ailleurs, je vais m'en faire une maintenant, en me chauffant une petite gaufre ...
C'est justement l'heure du goûter.