La guerre...
Combien de fois mes parents ne m'ont pas parlé du rationnement et du marché noir... Du boudin avec du tissu, d'un pâté gras sans pâté... D'une fièvre aphteuse... D'une épidémie de "croup"... De diphtérie. C'est à l'enterrement d'une de ses amies que ma mère a vu "sa première bombe volante"... D'un pain pas nutritif, couvert de saindoux, à tel point que les cheveux ne dégraissaient plus. Des laitues montées en graine... Des poules qu'il fallait rentrer en hiver ou quand il gelait (et ma grand-mère essayait de mettre de la vaseline sur leurs crêtes...) Bref... Impossible d'élever des poules ici, juste des araignées, des poissons d'argent - et pourvu que les cafards (kakerlakken) ne refassent pas leur apparition .............................
Ne plaisantons pas, la guerre, c'était terrible .............. J'y pense souvent.
Mais c'est plus fort que moi, quand j'ai vu au JT des gendarmes ou des policiers allemands demander à des automobilistes (à Kiel? Bref, sur le pont entre Strasbourg et l'Allemagne) pourquoi ils venaient en Allemagne, je me suis dit qu'ils avaient de la chance de ne pas avoir affaire à moi. J'aurais répondu "la même chose que vous en 40........................."
Bon. Bref, c'est mesquin................
Mais je ne suis pas parfaite, cela se saurait... A propos de la guerre, j'ai regardé un documentaire (j'ai le temps de liquider mes enregistrements) sur un groupe de lycéens résistants - qui a été dénoncé par un des leurs en 1944. Ils sont presque tous morts fusillés. Puis il y avait un autre documentaire sur les "espions" (informateurs) belges venus de Londres... Mais je n'avais pas tout l'enregistrement, j'ai loupé une partie. C'était intéressant...................
Sans compter cette histoire de "profiteroles au chocolat" que ma mère a voulu acheter et manger, un peu avant la guerre, mais sa soeur (ma tante), qui faisait toujours régime, n'a pas voulu les acheter. Un peu après, c'était le 10 mai 40. Elle a pensé à ses profiteroles pendant 5 ans - voire plus, puisqu'elle m'en parlait encore dans les années 60. Du coup, elle n'a jamais instauré les repas de carême, dans mon enfance, car elle estimait que tout le monde avait jeûné pendant 5 ans, et qu'elle avait jeûné jusqu'à la fin de ses jours. Je crois aussi qu'elle n'aimait pas les macaronis à la cassonade... Je pourrais peut-être essayer? Par miracle, j'ai non pas des macaronis, mais des petits penne...
Le plus drôle est qu'elle se croyait boulimique alors, qu'en réalité, elle était anorexique. Et un jour, je le lui ai dit...
Mince, j'ai faim ! Mon repas fruits est loin...