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Variations de regard
3 août 2021

Le mariage de mon frère...

Mon frère s'est marié en deux fois, un samedi de vacances, à la maison communale d'Uccle, en août 75, et le samedi 6 septembre, (je crois) à l'église Saint-Job d'Uccle.

Le mariage civil, c'était pas mal. Simple. Les familles et les témoins. Après, nous sommes allés à la maison, où mes parents avaient prévu un vin d'honneur, des sandwiches et les fameux gâteaux familiaux, dont le célèbre baba au rhum et aux bananes, gâteau des grandes occasions.Si cela s'était arrêté là, c'aurait été parfait!

***

La cérémonie du 6 septembre était... Une cérémonie. J'étais assez loin de là, mentalement, car je venais tout juste d'entrer en rhéto. Ma dernière année au lycée. Pourtant, je suivais les préparatifs et les discussions... Ma robe se préparait, c'est ma mère qui la cousait, d'après un patron de Modes& travaux. Une robe droite, légèrement évasée dans le bas, à manches courtes, dans sa version longue, en tissu assez lourd, à grands ramages rouges et blancs, avec un décolleté rond. J'aimais bien ma robe. Mon cavalier serait l'aîné des frères de ma future belle-soeur, un brillant étudiant de l'Institut Solvay. Depuis, il est mort de la maladie de la vache folle (eh oui).

Les discussions portaient sur la présence de ma famille, de nos familles, oncle, tantes, cousins et cousines... Et de ma grand-mère paternelle, qui, malheureusement, supportait mal la boisson, et nous avait pas mal traumatisés lors du mariage précédent, celui d'une de mes cousines.

Il faut dire que mes parents redoutaient la belle-famille de mon frère, plutôt snob (c'était sa future belle-mère qui était surtout snob, pas tellement son futur beau-père). Bref, pour ne pas inviter ma grand-mère, mes parents et mon père (la mort dans l'âme) se sont résolus à n'inviter ni ma grand-mère ni ma tante ni mes cousins et, par solidarité, ma mère n'a pas non plus invité ma tante ni mon autre cousin (qu'on allait pourtant revoir pas longtemps après). On a prétendu que le mariage se ferait dans la plus stricte intimité.

Mon père a alors invité quelques collègues de longue date et une famille voisine de la nôtre qu'il aimait bien. A la réception.

Evidemment, ce qui devait arriver est arrivé, une tante et un oncle de mon père, qui habitaient la Montagne de Saint-Job, ont vu le mariage, à la sortie de l'église, et tout le tintouin... Et en ont informé toute la famille... Parce que du côté de mon père, il y avait une famille assez importante, dont je reparlerai peut-être un jour (je les ai tous rencontrés beaucoup plus tard).

Pendant ce temps, nous sommes allés au B.R.Y.C. Brussels Royal Yacht club, au Canal, après le pont Van Praet et la soirée a commencé. Réception, puis buffet froid et pièce montée (vanille et chocolat fondus o;).

Je ne m'en souvenais pas, mais mon père a fait finalement le chemin seul, de l'église de Saint-Job, à Uccle, au B.R.Y.C. Autant dire, la traversée de Bruxelles. Il en a gardé un stress.

Je ne sais pas quand, quand il est retourné dans sa famille, il s'est fait étriper par sa soeur (ma tante) parce que non, ce n'était pas un mariage à la sauvette, et ils avaient été scandaleusement mis sur le côté.

Et elle avait raison. Je me dis que nous avons manqué singulièrement d'humanité et de la plus élémentaire gentillesse. D'accord, ma grand-mère était portée sur la bouteille, d'accord, elle n'avait déjà sans doute plus toute  sa tête, mais tout de même... Je l'aurais très mal pris aussi. Je ne sais pas comment mon père et ma tante se sont rabibochés, mais ils se sont rabibochés.

D'ailleurs, nous avons organisé une petite réception chez nous, plus tard, avec le couple de jeunes mariés, moi, qui me trouvais toujours au milieu du jeu de quilles, mes cousines, leurs encombrants maris (l'un a disparu, l'autre s'est enrichi avec une bonne friterie, bien placée, à Bruxelles). Et leurs plaisanteries de "corps de garde".

Des années plus tard, longtemps après, trèèèes longtemps, ma tante a organisé une réception pour ses noces d'Or. La pauvre, elle n'en avait plus pour très longtemps. J'habitais ici depuis peu, ma mère était morte en 2001, mon frère avait divorcé et s'était remarié et était là avec sa seconde épouse. Entretemps, ma belle-soeur Anne-Marie était morte, elle aussi. Tout le monde meurt dans cette histoire, ou peu s'en faut.

Je me suis retrouvée en face de ma cousine (celle de la friterie) qui, tout d'un coup, m'a entreprise sur ce mariage où ils n'avaient pas été invités. J'ai tenté d'expliquer qu'à l'époque, j'avais dix-huit ans, qu'on ne m'avait pas demandé mon avis, et je n'allais pas me lancer dans des expications hasardeuses, d'ailleurs, je n'en ai pas eu le temps, ma cousine a fait un geste brusque, des verres se sont renversés et la jolie blouse marocaine en soie ivoire que je portais a été foutue... Irrécupérable. Il y avait une énorme tache de vin rouge violet dessus.

La moutarde commençait à me monter au nez.

Le comble, c'est que le jour où j'ai revu mes neveux (la fille aînée et le fils de mon frère)... Ma nièce m'a entreprise sur cette réception (qui m'avait coûté une blouse que j'aimais...) parce qu'ils n'avaient pas été invités, alors que mon frère et sa nouvelle épouse y étaient. Comme quoi, l'histoire se répète. Je ne sais même pas où était ma nièce à ce moment-là, entre Bruxelles et la Gaume.

Je ne sais plus ce que j'ai répondu. Rien sans doute, que pouvais-je répondre?

Tout ce que je peux dire, c'est que ma famille m'a empoisonné la vie... Bien sûr, en disant cela, je force le trait... Mais j'ai besoin de lâcher du lest. Quand, malheureusement, un petit fait insignifiant me remet sur tous les dysfonctionnements familiaux, j'ai du mal pendant plusieurs jours.

Mon fils me dit de ne pas m'en faire.

Je ne m'en fais pas.

Mais je ne parviens pas à oublier (tout à fait). Je n'y pense pas, les 3/4 du temps, mais il peut arriver que j'y pense...

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Commentaires
E
Je ne vais pas tout raconter du côté de mes beaux-parents, c'était à peu près la même chose que ce que tu racontes. Ma belle-mère faisait des histoires pour des petites choses qui passent normalement dans les familles qui ne font pas d'histoires. Elle était connue pour ça (elle avait des ancêtres belges du côté de son père). A mon mariage, il n'y a pas eu de repas (sauf mes parents qui ont fait un repas pour la famille de mon côté), parce qu'elle n'aimait pas mes parents...et que son fils, mon futur mari, voulait se marier avec des cheveux longs et sans cravate (pour faire chier sa mère)... Bref.
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C
Cela n'arrive pas qu'aux autres . Mon frère cardiologue reconnu par ses pairs à Paris avait une copine , fille d'un éminent professeur apparemment l'affaire était dans le sac pour une union civile en bonne et due forme .L'intrigante était dans le giron d'amis elle a bien fait son coup et le mariage fut annulé , Marie Caroline en pleurs pour toujours .La vie continua au bout de vingt ans de vie commune et un fils il fut question de mariage dont ce jour nous attendons encore l'invitation .Personne de la famille de mon frère fut invité, l'intrigante avait encore bien manoeuvré , sa famille restreinte et quelques neveux et nièces étaient présents .A croire que dans cette famille c'est usage courant : mon cousin ophtalmologue après le décès de sa femme par accident a retrouvé pantoufle de vair à son pied en lisant le journal local nous avons appris son mariage et personne ne fut invité , mon cousin c'st moins grave , mon frère aurait pu nous prévenir et je lui garde depuis un chiot de la chienne .
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H
Toutes les familles ont leur problème, la mienne est si petite que si je me dispute avec mes soeurs, je n'aurai plus personne.
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L
Je te comprends ô combien! On croit avoir tourné la page, et puis un mot, une phrase, un minuscule caillou innocent pour la plupart te ramène illico au chapitre noir que tu pensais avoir, sinon oublié, au moins définitivement terminé. Les joies familiales, aïe!
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C
famille dit moi qui tu es ... un ensemble de gens forcés (le croient ils) de se tenir la main ... et qui le plus souvent s'affairent aux coups de pieds ...<br /> <br /> allez fais comme le dit ton fils !<br /> <br /> amitié .
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Variations de regard
Variations de regard

Quartz Rose ou pas, je suis toujours Pivoine... Me revoici, avec, pour fil conducteur, des souvenirs de Bruxelles, des balades en d'autres lieux. Donc, musardons ensemble, un peu au hasard, nous verrons bien où nos pas nous mènent

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