Les épilobes
En réponse aux Epilobes 1 et 2, de Jean Nuages, avec qui nous nous sommes promenés dans les environs d'Avioth, Bazeilles sur Othon, Marville et Flassigny...
Je pense que nous étions sur la route entre Bazeilles et Flassigny, quand notre regard a été accroché par un merveilleux massif d'épilobes, ce qui me rappelle toujours le poème d'Anne-Marie Kegels et la grammaire-anthologie de textes de mon professseur de Berkendael, Louis Daubier.
Sur la ronde colline où l'été se repose
l'épilobe est en fleur.
Les pentes déboisées roulent ce grand vin rose
à la profonde odeur.
Qui parlait de sapins, de branchages sévères
d'une Ardenne embrumée ?
L'épilobe est en fleur et voici que la terre
titube, enluminée.
J'approche à pas de loup. Moi aussi je veux boire
à l'ardente couleur.
Saintes ivresses d'août vous serez ma mémoire
quand l'oiseau migrateur
s'inscrira dans le ciel et mettra sur ma robe
un peu de vent amer.
Et j'aurai dans le coeur le feu des épilobes
pour m'embraser l'hiver.
***
Anne-Marie KEGELS