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Variations de regard
23 septembre 2015

Le réveil de la Belle au Bois dormant... (2)

Si je devais dater l'événement, je dirais, mettons, le vendredi 3 mars 1989.

En fait, non. Je ne sais plus quand, exactement, nous sommes allés au vernissage d'une exposition de Claude Lyr. Mon ex-mari a renoué avec un vieil ami peintre, et sa compagne. Elle avait à peu près le même âge que moi, elle était secrétaire dans un bureau d'avocat, était passionnée par l'art et par la littérature. Nous nous sommes tout de suite bien entendues.

Nous avons noué des relations agréables, sans se voir pendant un petit temps, car mon mari avait été très malade (une péritonite qui a failli le tuer, mais il en faut plus que cela pour le tuer...)

Le 3 mars 1989, jour de son anniversaire, nous nous étions permis une sortie, un vernissage de nouveau, à l'hôtel de Ville, et à la Louve (que j'ai déjà évoqué ailleurs), j'étais en rouge des pieds à la tête (j'aime le rouge...), bien décidée à m'amuser et à admirer les oeuvres du peintre dont on fêtait la rétrospective (Léon Devos). On nous a présenté d'autres amis artistes, un couple, un de leurs amis sculpteur, (décédé depuis), on a sympathisé, comment expliquer cela ? 

Tout ce petit monde se connaissait d'ouï-dire, et connaissait l'histoire de notre mariage, ce qui provoquait de l'envie (et il a fallu qu'on me le dise pour que je le constate, sans le comprendre, je connaissais ma vie, je ne voyais vraiment pas ce qu'elle avait d'enviable, avec un mari qui entretenait deux femmes (dont sa mère) et trois enfants et consacrait le reste de son temps à l'informatique).

Le quatrième, d'enfant, le nôtre, était exclusivement à ma charge. Je crois que de sa famille paternelle il a eu... Un jouet de récupération qui ne lui était d'ailleurs pas destiné. C'est tout.

Bref. Bref, bref...

Arrivée à ce point-là, je ne sais jamais comment faire ni que dire. Que je suis tombée amoureuse d'un autre homme que mon mari? Que j'aimais pourtant mon mari? Que cet homme-là (iste, ista, istud) était infiniment moins beau que le mien, mais aussi talentueux, qu'en plus, il était marié, et franchement désagréable, un mufle comme on n'en fait plus?

Que c'était exactement le genre d'homme que j'aurais fui avec horreur du temps où j'étais célibataire?

Toujours est-il qu'au moment où j'aurais pu dire NON! STOP! NE VA PAS DANS CETTE DIRECTION-là ! (J'étais dans le métro, ligne Hermann-Debroux très exactement), je me suis laissée aller à la douceur de l'illusion, du fantasme, du rêve. Et comme il était hors de question de transgresser certains tabous, je me suis remise à écrire. Et à lire. Et à m'instruire. Je n'avais peut-être pas vraiment cessé, je ne sais pas, peut-être que si, peut-être que non, mais incontestablement, une flamme s'est rallumée, et la veilleuse est restée allumée, même après que j'eus plaqué un éteignoir là-dessus, sacrifié une amitié merveilleuse, mais dangereuse, et repoussé la tentation.

Jusqu'à nouvel ordre.

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Variations de regard

Quartz Rose ou pas, je suis toujours Pivoine... Me revoici, avec, pour fil conducteur, des souvenirs de Bruxelles, des balades en d'autres lieux. Donc, musardons ensemble, un peu au hasard, nous verrons bien où nos pas nous mènent

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