Moteur ! OK. Clap! Silence... Action !
Voilà le sésame pour tourner une scène de cinéma... On a un réalisateur - animateur de stage (d'origine franco-iranienne), un réalisateur caméraman français qui a fait ses études à l'Insas... Un ingénieur du son muni de perches ultra sensibles...
Un scénario. Et une troupe d'acteurs de bonne volonté, à défaut d'être des professionnels (sauf un qui se présente comme professionnel o;)
Le scénario vaut ce qu'il vaut, les phrases sont parfois un peu à l'envers (je me rends compte que c'est particulièrement difficile à mémoriser, dans ces cas-là...) C'est un petit film de science-fiction (ce qui n'est pas ma tasse de thé), mais l'aventure valait le coup d'être vécue.
Les points forts ont été l'enregistrement de la voix off (j'espère qu'ils ne vont pas la sucrer au montage!) pour laquelle j'ai directement "postulé". J'ai réécrit le texte de 3 lignes en 1 page qu'on a ramenée à 1/2 page, ce qui fait une minute. J'ai donc vécu l'expérience de parler dans un micro pour voix off et de m'entendre parler dans un casque. C'était extraordinaire.
Je me suis rendu compte qu'il faut parler en inspirant doucement et puis exhaler sa phrase... Dès qu'on s'entend dans le casque, on améliore son débit, la pose de la voix, la respiration, c'est une expérience unique, passionnante. J'étais vraiment contente.
Parce que mon rôle, dans l'histoire o;) il ne casse pas la "baraque", mais je ne l'ai pas fait pour cela non plus. J'ai fait cet atelier cinéma pour sortir de chez moi, bouger, tenter une nouvelle expérience, me frotter au cinéma et il y a vraiment eu de bons moments.
- Comme la projection d'un film surréaliste des années 20, réunissant Kiki de Montparnasse (Alice Prin), le poète Desnos et un troisième acteur. Un film poétique sur l'étoile de mer. J'ai adoré.
Les scènes jouées tous ensemble n'étaient pas mal non plus. Il y a juste eu un couac quand le scénariste réalisateur animateur avait imaginé une improvisation après la "mort" fictive d'un des personnages principaux (mais qui ne dit pas grand-chose), l'animatrice coordinatrice de notre club. Une personnalité ! Je crois que nous l'adorons tous, c'est vraiment un personnage et à l'idée qu'elle était "morte" dans le film, on était complètement déboussolé... L'une de nous s'est même mise à pleurer, il est vrai qu'elle venait de perdre une amie. C'était une journée forte en émotions et après, j'étais épuisée.
Certains jours, cela m'a rappelé... Mon accouchement ! De longs moments d'attente, énervants, (bon, ça fait moins mal, quand même), et puis, une scène qu'il faut tourner parfois deux, quatre, six, huit fois ! A la fin, on est épuisé et on n'a plus qu'une envie, que cela finisse. Plus d'une fois (comme après mon accouchement) j'ai dit "plus jamais ça!"
Je n'ai pas la vocation d'actrice... Bien que sans me vanter, ma voix soit claire et porte bien. Normal. Je n'ai pas été prof pour rien... Même si je suis plutôt une "taiseuse" dans les grands groupes.
Et après chaque jour de tournage - on commençait à 14 heures et on finissait entre 18 h 30, dans les meilleurs cas, et 20 heures 30, au pire, on avait même droit à une "cantine" - comme dans le film d'Almodovar (VOLVER) avec Pénélope Cruz, où elle ouvre une cantine pour une équipe cinématographique...
Bien sûr, il y a eu quelques prises de becs, et des photos en pagaille, et ceux qui ont beau être fatigués, après un tournage, trouvent quand même le moyen d'être surexcités et d'en rajouter encore... Moi, je n'ai qu'une envie, c'est de m'asseoir avec un verre d'eau ou de thé à la menthe (on a un artiste du thé à la menthe parmi nous) et d'entendre le silence.
Une journée éprouvante aussi fut un dimanche après-midi, où j'ai soufflé toutes les répliques d'un personnage (car il y avait eu un bouleversement dans l'ordre des tournages...) On était 5 dans une petite cuisine... Les deux acteurs à qui il fallait souffler, deux caméramen, le preneur de son, l'animateur, moi, ça fait 7 en fait, j'étais debout, je soufflais, on recommençait, bref, c'était épuisant... Comme après avoir donné cours, lors de mon dernier intérim, je me suis écroulée dans le fauteuil relax du Club, où j'ai attendu une bonne demi-heure, au bord des larmes (de fatigue) avant de récupérer un peu d'énergie et de pouvoir rentrer chez moi...
Voilà ce que j'ai fait ce mois-ci.
D'ici deux heures, je pars pour le dernier jour de l'atelier. Au menu, un monologue face caméra... de cinq minutes, un débriefing général et un festin... Multiculturel ! Car nous sommes un groupe profondément mixte et multiculturel et je trouve ça une expérience fabuleuse !