Jour de bonheur...

En ce solstice d'hiver de l'année 1979,  nous devions,  mes parents et moi,  aller à un mariage. C'était (pendant l'horreur d'une profonde nuit ;-)) mais non. C'était par un jour froid de décembre où la neige menaçait.  Mon premier trimestre d'études sup' se terminait- je crois que je n'avais pas cours le vendredi... et le matin,  j'ai passé une paire d'heures chez le coiffeur.  Je n'avais jamais beaucoup fréquenté les salons de coiffure,  le résultat se limitant,  la plupart du temps,  à 24 heures. 

J'étais aussi au début de ma période 'snobinette' où j'allais beaucoup m'amuser.  Ce mariage, dans la belle-famille de mon frère, ne nous inspirait que modérément, et finalement,  c'est le mariage où je me suis le plus amusée.  

C'était une cérémonie en long et en habit. Nous étions invités au vin d'honneur,  au repas et à la soirée dansante.  Nous ne nous sentions vraiment pas "impliqués", peut-être est-ce pour cela que je me suis bien amusée.  Et pourtant,  je n'aimais pas spécialement la famille de ma belle-soeur,  une famille un peu trop "snob" à mon goût.  

Et puis,  j'aimais bien ma robe.  C'est très futile,  tout cela,  mais il fallait bien que je m'amusasse un peu après trois années pas très drôles.  C'était une longue robe droite en soie rouge/feu/ rose fuschia foncé,  avec de fines bretelles,  et une longue écharpe en mousseline de soie rouge.  

Nous avons soupé par tables de 6 ou 8 personnes et la conversation a roulé sur Venise.  Un lointain souvenir.  Mon frère en parlait avec enthousiasme,  ma mère riait en-dedans et j'écoutais. Je me voyais mal évoquant "Mort à Venise" dans ce contexte, et je n'y ai sûrement pas songé.

Puis il y a eu la soirée dansante.  Mon père m'a fait danser (je crois qu'il était fier de sa fille), puis,  un beau jeune homme inconnu,  en habit,  m'a invitée.  Il ne savait pas qui j'étais et je ne savais pas qui il était.  C'était un cousin de ma belle-sœur,  dont j'avais beaucoup entendu parler,  mais que je n'avais jamais rencontré. À aucun mariage ;-)

Je serais bien en peine de dire ce qu'il faisait,  (il avait 7 ans de plus que moi) et,  somme toute, pour lui,  j'étais juste une étudiante.  Il m'a demandé à quoi je m'intéressais et,  ne doutant de rien,  dans mon enthousiasme,  j'ai répondu,  "à tout". 

Finalement,  je suppose qu'on a dû parler cinéma et "Apocalypse now" (parce qu'on avait décidé d'aller voir "Voyage au bout de l'enfer" au cinéma...) puis il m'a proposé de terminer la nuit au Circus,  "la" boîte bruxelloise en vogue où je rêvais d'aller.  

Avant,  il a fallu dégivrer la serrure de sa Porsche,  alors que je riais déjà,  rien qu'à voir le haut de forme sur le toit de la voiture.  Où il a bien failli rester.  Le temps qu'il aille chercher une carte Mister Cash chez lui... à Waterloo,  puis qu'il trouve un des premiers distributeurs de billets et qu'enfin on trouve à se garer dans les environs du carrefour du Prince d'orange, à Uccle, et il devait bien être minuit ou une heure du matin.  Et j'étais gelée. 

L'ennui,  c'est qu'au Circus,  il m'a entraînée à l'étage,  que la musique (parfaite, c'était une caractéristique du Circus), tonitruait et que c'était noir de monde.  Je n'ai même pas pu danser,  je ne me souviens pas de grand chose,  et nous avons encore pris un verre dans un petit club,  dans le même complexe,  puis il m'a reconduite chez moi. 

... on ne jouait plus "Voyage au bout de l'enfer",  et plutôt que de chercher un autre film,  il a galamment fait téléphoner une de ses soeurs pour l'excuser (il en avait trois,  une hôtesse de l'air hyper sophistiquée,  une autre, mère célibataire, et une troisième dont personne ne parlait jamais,  le black out total,  parce que tout simplement,  elle avait une amie, ou une amante). (Ou des amies/amantes). 

On nous a photographiés,  à ce mariage,  et je l'ai revu à quelques reprises,  au Circus.  Mon frère m'a dit récemment qu'il avait peut-être été très beau,  dans sa jeunesse,  mais qu'il était,  paraît-il,  bête à manger du foin.  Dont acte... 

Avant de nouer une amitié absolument imprévisible,  l'année d'après,  avec un de mes professeurs de littérature,  j'ai continué à m'amuser,  et tout de même,  à (beaucoup) étudier, à (mal) apprendre mon futur métier... et à lire/écrire etc. En  allant au cinéma (souvent) et au théâtre (parfois)...  mais à parler littérature... jamais. 

À se demander qui cela intéressait.  

N'empêche,  je voudrais bien retrouver cette photo... 

C'est tout ce que j'ai pu trouver,  une photo de 1981,  avec mon frère et mon neveu...

*** Mais je suis bête ;-) j'oubliais cette photo-ci. 

 Inspiré de Master and commander.

Comments

[le_gout_des_aut]

Tu vois bien que tu as passé de bon moments !

Futiles ou non, peu importe, c'était juste de bons moments.

J'ai bien aimé ce souvenir.

[heure-bleue]

J'aime bien tes souvenirs de jeunesse, vous êtes superbes sur la photo.

[Pivoine]

Donc, Céladon, si je comprends bien, vous êtes allé voir votre mère ? En faisant Blois- Paris- Chambord ? Comment se portent les escaliers à double révolution? ;-)

[celadon7]

Rien à voir avec les mariage avec mon commentaire. Hier fut un jour de bonheur pour nôtre couple un an après avoir visité la centenaire +2 nous sommes allés la voir sans avoir prévenu après un voyage fatigant en train de Blois à Paris +taxi ar pour deux heures de visite à l'epahd à presque cent + 3 toujours bon pied et bon oeil , ordinateur pour jouer au scrabble et autres jeux deux boîtes de biscuits de Chambord et des chocolats solognots la rendirent heureuse un instant son fils ne l'avait pas oublié cette période virale complique bien la vie c'est ainsi .

[Pivoine]

Le livre est plus soft (pour l'amant de la grand mère). Quoique les scènes dans l'église de ste Agathe soient très très drôles.