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Variations de regard
29 mars 2014

Chanson intime

Pour les Défis du samedi...

Comme c'est beau ce que l'on peut voir comme ça à travers le sable

Le sable de la mer du Nord, celle qui vous faisait un peu peur, avec ses vagues furieuses - même par temps calme - et qui vous portait, vous et votre bouée Fina. Le sable ? Mais non, sur la plage de Port-Grimaud, certes, il y avait du sable, mais une fois les bateaux à voile dépassés, la pente serrée de la plage vous menait dans une eau bleue et glacée, tellement glacée et dure qu'il vous a bien fallu nager...

Que c'est beau ce que l'on peut voir comme ça à travers le sable

Le sable d'Omaha Beach, dont je ne peux m'imaginer, moi qui y passe un calme après-midi, avec mon fils et mon mari, qu'il fut un jour, des jours, rouge du sang des boys et des G.I. fraîchement débarqués, le 6 juin 1944.

Qu'est-ce qu'est beau ce que l'on peut voir à travers le verre

Le lent filament brûlant et lisse que la souffleuse modèle en forme de hanap, de carafe, de bijou, de vase et de col de cygne...

A travers les barreaux, mais non ! A travers les carreaux,

Les carreaux tout proprets, de la chaumière des parents d'Anaïk Labornez, dite Bécassine, qui trouvait que le verre, ça devait se ranger avec le verre, donc, les carafes et les verres de la maison près de la fenêtre, et les tomates avec les serviettes rouges, et le lait et la crème avec les draps de la maison.

"Tu es comme Bécassine", me disait toujours ma mère (je sais, il faut couper le cordon ombilical), "tu prends tout au pied de la lettre".  Je préfère tout de même qu'on me compare à Bécassine plutôt qu'à Marie Quillouch !

Que c'est beau, le vert, la couleur verte par-delà les barreaux et d'ailleurs les carreaux.

Que c'était beau, la couleur verte de ses prunelles, le gris, le clair, toute la lumière du Lycée de ma jeunesse.

Que c'est beau la vie, la chanson, la poésie, mon crayon Conté, la transparence et la pureté - illusoire désordre de la poésie -

Que c'est beau tout ça...

Sauf quand on rompt et quand la déchirure voile le carreau et le verre et le sable, le sable de vos larmes, d'une épaisseur grise et infinie, infinie comme le Temps.

Mais que c'est beau la vie et même les ruptures, et puis les cataractes aussi, c'est presque la preuve que Qui qu'en grogne, vous vivez !

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Le Louvre-Lens... 2013.

 

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Variations de regard

Quartz Rose ou pas, je suis toujours Pivoine... Me revoici, avec, pour fil conducteur, des souvenirs de Bruxelles, des balades en d'autres lieux. Donc, musardons ensemble, un peu au hasard, nous verrons bien où nos pas nous mènent

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