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Variations de regard
27 avril 2014

En vos mots (chez Lali)

Sur les quatre dernières illustrations parues dans la rubrique "En vos mots", de Lali, j'ai eu envie de parler de mon "rapport", le mot est bien grandiloquent avec "La Recherche du Temps perdu"... (Je suis sûre que Walrus m'en saura gré !)

Voilà ces quatre textes, le quatrième étant encore à paraître...

I.

Sur le vélin fabriqué artisanalement, j’ai laissé quelques mots me perdre …
J’ai replié mes genoux, posé mes mains à plat bien à plat sur le carton …
J’ai compté les heures,
J’avais le temps.

J’ai commencé à lire la Recherche du Temps perdu.

C’est comme cela que j’ai découvert une des plus belles phrases de la littérature française.

II.

Et comme j’avais déjà lu la Recherche à dix-sept ans,
Et puis que je l’avais lâchement abandonnée,
Je me suis dit qu’en guise de défi, il serait amusant de relire à la fois
« Du côté de chez Swann », « Un amour de Swann » et les Jeunes filles en fleurs.

Par terre m’attendaient les deux tomes du côté de Guermantes,
Sodome et Gomorrhe,
La prisonnière
Albertine disparue

Et le Temps retrouvé.

Peut-être faudrait-il que je songe à lire avec mon quatrième, qu’allais-je écrire? Je n’ai point de quatrième pied. Par contre, j’ai un pied droit, et des mains, et des yeux, et la tête et ma cheville gauche, mais des fois que tout cela n’y suffirait pas.

Mais je m’égare, ce n’est pas une question de technique.

C’est juste une question d’envie !

III.

Et dans « La Recherche », il est toujours question de quelque chose d’exceptionnel et d’immatériel, quelques phrases entre des milliers de phrases, qui parlait à mon coeur.

Je m’endormais sur le papier et ce n’était pas la Joconde qui me hantait, mais le Petit pan de mur jaune, de Vermeer. Comment imaginer mépriser la maladie pour aller, une dernière fois, contempler un tableau? Si c’était à faire, quel tableau irais-je contempler avant de mourir? Je me le demande. Irais-je à Compiègne contempler l’Impératrice Eugénie et sa cour? Ou me contenterais-je d’un Bruegel, au musée d’art ancien – c’est ce qui me rapprocherait le plus de Vermeer – entre Flamands, on se comprend.

Et puis, il y avait aussi un moment suspendu, exceptionnel, dans la petit Sonate de Vinteuil, ou plutôt, il s’agissait d’une petite phrase, dans la sonate de Vinteuil, quelque chose d’immatériel et d’indescriptible qu’il rendait si bien dans son livre. Et c’était ça que je recherchais. Je ne pouvais savoir que c’était cela que je rechercherais toute ma vie.

Car toute ma vie, j’ai vécu avec l’idée qu’il allait m’arriver quelque chose…

IV.

« N’est-il donc pas là, le petit pan de mur jaune, dont tu me parles toujours », insistait-il ?

N’est-il pas là, en nous et autour de nous, dans la ville, dans nos yeux et dans nos têtes,
Dans tout ce que tu dessines
Dans les poèmes que tu récites
Sur la perfection du monde, ou plutôt non,
sur la perfection d’une émotion –
La perfection n’est pas de ce monde…

« Non, tu as raison, la perfection n’est pas de ce monde.
Dans je ne sais quel monde d’ailleurs. »

Et deux adolescents fous de lecture s’embrasent…

Mais ce petit pan de mur jaune, regarde, il est là, dans le livre, à la page ouverte,
exactement là où nous posons nos mains…

ARKHIPOVA-Anastasia

Anastasia ARKHIPOVA.

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Commentaires
P
Morte de rire Walrus, j'étais sûre que tu réagirais !
Répondre
W
Et comment !<br /> <br /> J'invoquerai la légitime défense après mon crime...
Répondre
Variations de regard
Variations de regard

Quartz Rose ou pas, je suis toujours Pivoine... Me revoici, avec, pour fil conducteur, des souvenirs de Bruxelles, des balades en d'autres lieux. Donc, musardons ensemble, un peu au hasard, nous verrons bien où nos pas nous mènent

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