Le 11 juillet 1957
Deux mois et dix jours avant ma naissance, un photographe saisit un tram de la ligne 3 (qui a son terminus dans la petite gare des tramways du Bois de la Cambre - terminus et gare que j'ai encore connus quand je prenais les trams 24 ou 25 vers le Cinquantenaire...) à un carrefour avenue Louise.
Quelque chose me dit que c'est près de chez moi. De mon ancien chez moi. Ce pourrait être le coin de l'avenue Louise et de la rue de l'Abbaye, ou, comme me le suggère un de mes contacts avenue Legrand. Je n'en sais trop rien, mais j'ai envie de croire qu'il s'agit de la rue de l'Abbaye...
Il a l'air de faire beau ce jour-là...
En réalité, je viens d'avoir la réponse. Il s'agit du coin de la rue du Bailli. L'immeuble -déjà moderne- de gauche qui fait le coin abrite un rez-de-chaussée commercial et un coiffeur (qui change sans doute régulièrement d'exploitant). L'immeuble à appartements dont Marguerite Yourcenar a dit qu'il avait "dévoré" sa maison - avec la galerie du Bailli, au rez-de-chaussée - n'existe pas encore. On peut donc croire que l'hôtel de maître sur la gauche extrême de la photo est la maison que Michel de Crayencour et Fernande Cartier de Marchienne avaient louée à Bruxelles pour y passer le temps avant la naissance de leur enfant, et -juste après. Fernande de Crayencour est décédée d'une fièvre puerpérale et Michel de Crayencour s'est dépêché de rendre la maison (ou de la vendre s'il l'avait achetée) et de retourner au Mont-Noir, dans les Flandres françaises, avec sa fille et sa gouvernante, Barbe.
Quoiqu'il en soit, c'est tout de même mon quartier...
Ne fût-ce que parce que j'ai traversé ce carrefour tous les jours pendant quatre années scolaires, de 1972 à 1976.
Et puis, encore un nombre incalculable de fois pour bien d'autres raisons.
(c) Collection TRAMMUSEUM Bruxelles-Woluwé.