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Variations de regard
1 juin 2016

Au lycée Royal d'Ixelles, Madame Bidoul...

Madame Bidoul mérite une mention toute particulière...

Ce n'était ni un prof ni une éducatrice (elles étaient plutôt sympa, d'ailleurs, les éducatrices).

Madame Bidoul était la concierge du lycée et la mémoire de l'école. On entrait soit par l'extérieur, jusqu'au préau, soit par le 40, rue de la Croix, et l'on passait automatiquement devant sa loge. Elle était toujours assise à une petite table. C'était une dame d'un certain âge, assez corpulente, essoufflée même, mais une crème. Toujours avec son tablier à fleurettes - mais parfois, elle faisait un brin de toilette. Il me semble me souvenir d'une robe noire pour les grandes occasions.

On s'arrêtait volontiers (pas le matin en arrivant, mais aux récrés) pour faire un brin de causette avec elle.

Je me demande d'ailleurs si ce n'est pas chez elle que mon professeur de physique m'a envoyée, lorsque j'ai glissé sur un bic qui traînait dans un couloir et me suis fait une (encore une) entorse, pour demander un seau d'eau glacée avec du sel... J'ai trempé dans mon seau pendant un  certain temps.

Madame Bidoul nous racontait les histoires qui s'étaient déroulées dans les anciens bâtiments, place Fernand Cocq, à l'angle de la rue Mercelis, et dans les maisons de la rue de la Croix qui ont été démolies à mon époque, et ont permis d'agrandir le parking des profs.

Elle avait gardé un souvenir impressionné et impressionnant du décès d'une institutrice, qui était tombée morte d'un coup devant ses élèves. Madeleine Jacquemotte raconte la même histoire dans ses mémoires, jusqu'à la descente du corps dans l'ambulance, bien après la fermeture de l'école. Elle nous racontait aussi les tentatives de cambriolage (il y en a eu à notre époque aussi - le bureau de la préfète, une double porte garnie de cuir et cloutée d'or - avait été mis en coupe réglée - je suppose qu'on n'avait pas trouvé grand-chose).

D'après les mémoires de M. Jacquemotte, qui était professeur au lycée avant la guerre, à son retour, elles sont tombées dans les bras l'une de l'autre, Madame Bidoul avait également fait de la résistance...

La pauvre dame devait empêcher les élèves de filer à l'anglaise, pendant les récréations de midi, pour faire les cafés du quartier et les magasins... Je crains qu'elle n'en ait laissé filer pas mal.

Je me souviens avoir un peu zoné du côté du Bully, (mais j'étais en 5ème rénovée), que fréquentaient les garçons de Saint-Boniface, mais sans plus, puis au Lord Mayor, un endroit vraiment louche où je ne suis jamais retournée, finalement, je n'éprouvais pas trop le besoin de sortir du lycée...

Surtout quand ce fut l'époque de la réfection de la chaussée d'Ixelles, (1974-1975), quand on a enlevé les rails de tram, après la suppression du tram 32, en vue du remplacement du tram par le bus 71...

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Commentaires
C
Tu as même le droit de supprimer mon doublon... ;-)<br /> <br /> ¸¸.•*¨*• ☆
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C
Un joli portrait que tu dresses là. <br /> <br /> Ces personnages uniques dans la vie d'un établissement ont marqué fortement les élèves à l'époque...Dans chaque lycée ou collège, il y avait une figure comme celle-là. Quelqu'un qui connaissait tout le monde (ou presque) et qui était en quelque sorte la mascotte des élèves.<br /> <br /> Quand j'avais vingt ans, je me suis évanouie en classe devant mes élèves. Un de mes élèves est parti chercher le directeur en criant : « la maîtresse est morte ! » le pauvre directeur a eu la peur de sa vie ...<br /> <br /> ¸¸.•*¨*• ☆
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Variations de regard
Variations de regard

Quartz Rose ou pas, je suis toujours Pivoine... Me revoici, avec, pour fil conducteur, des souvenirs de Bruxelles, des balades en d'autres lieux. Donc, musardons ensemble, un peu au hasard, nous verrons bien où nos pas nous mènent

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