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Variations de regard
23 juillet 2016

"La tulipe blanche" de Helen Girvan

L'histoire commence dans le domaine de Kentmoor, en Angleterre - au bord de la mer, mais Helen Girvan, l'auteure, ne précise pas où.

Sous le règne de Charles Ier.

Sir Robert, veuf, propriétaire du domaine, revient d'un décevant voyage à la Cour de Charles Ier et, le temps de dire bonjour à ses deux enfants (et d'admonester Milady Elspeth, à qui son frère a appris à nager), fait part tout aussitôt de soucis à son fils aîné - sans vouloir en informer sa fille. Milady a seize ans tout juste.

Vexée d'avoir entendu ce propos "Dommage que votre soeur ne soit qu'une fille..." Et hors de tout contexte, Milady se rhabille en garçon, puis avise son chien, et, sans réfléchir, s'engage dans une course-poursuite avec lui. Finalement, elle arrive sur une plage assez éloignée du domaine et fatiguée, s'y couche et s'y endort...

Elle est réveillée brutalement par deux hommes qui l'enlèvent, croyant visiblement avoir affaire à un garçon, même s'il a "des yeux de fille". Et elle est embarquée à bord d'un bateau de pêche anglais pour un voyage dont elle ignore tout.

Enfin (je passe quelques détails), le bateau accoste près d'un port, dans un pays totalement inconnu de la jeune fille, et Elspeth s'évade, avec un petit chat recueilli sur le bateau. Elle grimpe une immense dune de sable et se retrouve... En Hollande, dans la campagne qui environne Harlem. Un jeune homme guide une charrette rempllie de bidons de lait, conduite par des chiens. Il s'arrête devant elle. Il a l'air soucieux, lui coupe ses liens, lui donne à boire, et quand elle entend le cri d'un de ses ravisseurs, elle saute dans la charrette et les chiens s'en vont. Dans la bonne direction heureusement.

Milady de Kentmoor est recueillie dans une famille hollandaise, les Voort, Mijnheer, calme et réfléchi, toujours avec sa pipe, passionné de culture de tulipes (mais ne voulant absolument pas spéculer), Mevrouw, sa femme, et Anneken, de vrais personnages de Pieter de Hooch, et enfin, Pieter, le garçon qui l'a sauvée, dont on apprend qu'il veut être peintre (il peint déjà très bien les fleurs et prend des cours chez Frans Hals) et s'engager pour bouter les derniers Espagnols hors des Pays-Bas. Et qui devient son meilleur ami. Et il a de la patience, car Milady n'a pas spécialement bon caractère.

Milady devient un peu la seconde fille de la maison, et s'initie à l'art de vivre hollandais (jamais, en Angleterre, une femme de bonne condition, ne ferait la vaisselle, se dit-elle un jour) tout en attendant que Mijnheer envoie un messager sûr pour rassurer le seigneur de Kentmoor et son frère. Mais cela prendra plus de temps que prévu...

Se greffe là-dessus un mystère autour du cousin de Pieter et d'Anneken, Jan, étudiant à Leyde, fils d'une soeur de Mijnheer qui a épousé un noble espagnol. Et qui ne connaît rien sur sa mère.

Bien sûr, le bateau qui avait amené Milady en Hollande (et ne devait qu'y relâcher, avant de conduire la captive en France, en réalité, c'est sur un ordre de Charles Ier qu'il s'agissait d'enlever l'héritier de Kentmoor, pour amener le lord à donner son domaine au roi) est parti... Mais un des ravisseurs, un Espagnol, portant une clé d'Or à son cou, est resté. Milady va le voir plusieurs fois, avant de le reconnaître et de le voir arrêter aussitôt.

C'est un roman délicieux, où il se passe à la fois peu et beaucoup de choses. Quelques aventures... L'enlèvement, le mystère de l'héritage de Jan et de la clé d'Or au cou de l'Espagnol... Un coffre espagnol, qu'utilise Pieter, à double fond... La spéculation autour des tulipes. Et  je raffolais de ce livre, justement pour cet art de vivre hollandais, une maison à la campagne, le long d'un canal, près d'une jolie ville (je ne suis toujours pas allée à Harlem, et je le regrette!), une maison bourgeoise en ville, la Saint-Nicolas, des "kerstkoenken", des "speculoos" et des pains d'épices... De fines tasses de Delft, des vêtements de velours rouge ornés de fourrure...

Et puis, et puis, il y a la "tulipe blanche" aussi. Celle que cultive amoureusement Pieter Voort, et qu'il compte offrir à Elspeth.

Celle qui sert de titre au roman et qui permettra à celui-ci de bien finir.

La tulipe Blanche a été édité dans la collection Bibliothèque de l'Amitié - Histoire. Il y avait une Bibliothèque de l'Amitié - avec des récits d'aujourd'hui (enfin, des années cinquante plutôt !) et cette collection Histoire que mes parents ont exploitée à fond, pour encourager mon goût pour l'histoire.

Je le relis encore avec plaisir...

Ah ! Et puis, Pieter Voort ! Comme j'aurais aimé rencontrer quelqu'un comme lui o; )))

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Commentaires
A
La Bibliothèque de l’Amitié-Rageot m’évoque une collection desservie par des couvertures calamiteuses, avec une photo pleine page, en général sans intérêt ; j’ai recherché "La tulipe blanche"" en occasion, et l’ai trouvé dans une autre édition, à couverture rouge cartonnée, celle des Heures joyeuses, couverture que j’ai reconnue car j’en avais quelques titres ; en fait, cette collection fait partie des Editions de l’Amitié-Rageot.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour en savoir plus, j’ai consulté Wikipedia, qui donne la liste des publications de la Bib. de l’amitié, à partir de 1959.<br /> <br /> <br /> <br /> Aux Editions de l’Amitié, il y avait eu d’abord la collection des Heures joyeuses, celle à couverture rouge (on trouve la liste des titres, avec parfois la jaquette illustrée, chez Livrenpoche). <br /> <br /> <br /> <br /> Dans ces deux collections on trouvait pas mal d’auteurs scandinaves, ou allemands et hollandais ; j’ai reconnu "La mouette des mers", qui met en scène des garçons danois et un esquimau, dont je découvrais qu’il était mal considéré au Danemark. Cela me donne des envies d’achat…<br /> <br /> <br /> <br /> Je voulais commander "La tulipe blanche", au moins, mais je m'aperçois que je ne l'ai pas encore fait !
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Variations de regard
Variations de regard

Quartz Rose ou pas, je suis toujours Pivoine... Me revoici, avec, pour fil conducteur, des souvenirs de Bruxelles, des balades en d'autres lieux. Donc, musardons ensemble, un peu au hasard, nous verrons bien où nos pas nous mènent

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