La fratrie de Julia Joséphine
Comme je le pensais, mes grands-parents maternels se sont mariés après la guerre de 14-18, le 28 février 1920.
Mon grand-père allait avoir vingt-cinq ans, au mois de mars, et ma grand-mère avait eu vingt-deux ans.
Leur première fille est née le 3 février 1921 - ma tante.
Et ma mère le 3 mai 1924.
Julia Joséphine avait cinq frères. Elle était la seule fille, et le deuxième enfant.
Son frère aîné, Armand Henri, est né en juin 1895.
Puis, un autre frère, après ma grand-mère, Emile Joseph, en mars 1899,
François, le 8 novembre 1903,
Joseph, le 07 mai 1909, il est possible que ce soit lui qui ait exploité la taverne ci-dessous, et enfin,
plan du Vivier d'Oie en 1858 - hameau le long de la chaussée de Waterloo, après le Vert Chasseur
et avant le Fort Jaco. L'actuelle avenue du Prince de Ligne relie le Vivier d'Oie à la place St Job.
La paroisse de St Job était anciennement dénommée paroisse et quartier du château de Carloo St Job.
le cadet ou le benjamin plutôt, Georges Alexandre, né - comme ma grand-mère, un 3 février, en 1913, un an avant la guerre de 14-18.
Ma grand-mère avait donc 11 ans, 15 ans, quand ses deux derniers frères sont nés. Mon arrière-grand mère (qui s'appelait Marie-Louise et est née en 1868, à Hoeilaert), ne savait plus s'en occuper. Son mari s'occupait de la forge et de la colombophilie, et elle du café familial.
J'esaie de me mettre dans la peau de cette fille de onze ou quinze ans, dont je ne sais ce qu'elle a fait comme études. Je crois qu'elle avait un certificat de couturière. De quoi faire d'elle une future épouse et maîtresse de maison, en somme. Que pouvait-elle ressentir, entourée de garçons ? Dans un monde où les filles - sauf dans les milieux vraiment favorisés (et encore!) ne comptaient pas?
Je sais qu'excédée un jour par les hurlements d'un des bébés, dans un mouvement de colère, elle a renversé la petite voiture.
Je l'ai sans doute aussi raconté, un des enfants est mort dans ses bras - mais lequel? J'imagine l'angoisse de cette adolescente. Angoisse qu'elle transmet au moins à une de ses filles, par malchance, qui ne voulait pas (mais ma tante non plus) d'un pareil destin. Angoisse de mal faire, de ne pas faire assez bien, avec un bébé, et quand j'entends mon fils déjà s'inquiéter à l'idée qu'un de ses enfants tombe dans la pièce d'eau de son jardin... Je me dis aïe, aïe, aïe. La transmission inconsciente des angoisses. Je lui réponds alors qu'il n'est pas encore né, qu'il faut d'abord le faire et qu'avant qu'il ne marche, ils ont le temps. Il sera toujours temps de clôturer la pièce d'eau - à l'ombre du catalpa.
Je sais aussi qu'elle a refusé un prétendant. Mais qu'ayant bien du charme, elle en a rencontré un autre avec qui elle est restée mariée vingt-sept ans.
Mais je n'ai aucune certitude quant aux métiers des frères de ma grand-mère.
L'aîné était maréchal-ferrant comme son père,
L'un d'eux était agent de police à la commune d'Uccle - et lors d'un accident impliquant un piéton, aurait remis le globe oculaire du blessé dans son orbite.
Un troisième est mort assez jeune...
Je continue d'investiguer.