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Variations de regard
14 novembre 2017

Le départ de Sido.

C'était ma petite princesse blanche et noire.

Je l'aimais tellement. Il y a treize ans, j'ai tourné une page de ma vie en quittant la maison de ma jeunesse, où je m'étais réfugiée en novembre 1999, et je suis venue habiter dans un tout nouveau quartier.

Je suis en deuil de ma maison, pourtant, ici, à l'intérieur de chez moi, il y a l'esprit de cette maison. Je suis en deuil de ma maman, ce matin, je l'ai appelée, mais bien sûr, il y a seize ans qu'elle est morte, je suis en deuil de mon papa, mais il est mort le 30 juillet 2016, je suis en deuil de l'ami Daniel, qui est mort une semaine après mon  anniversaire. La voisine de mon fils est morte, je ne dis pas que je suis en deuil, mais bon, et maintenant, ce que je redoutais (et repoussais) depuis le printemps dernier est arrivé, j'ai dû faire euthanasier mon chat Sido.

Je l'avais appelée Sido à cause de Gabrielle Sidonie Colette, qui aimait tellement les chats. Cela me semblait de bon augure. Elle est née vers le 25 septembre 2004, et je l'ai reçue fin novembre tout début décembre 2004. Un peu en retard, parce que je venais de faire remplacer les châssis de mon appartement par du double vitrage.

Elle est arrivée, petite bestiole blanche et noire, a fait le tour du propriétaire et nous avons mangé à plusieurs ce jour-là, mon père, qui était là, la Rose, bien sûr, et ma nièce, qui m'avait apporté le chaton. La mère de Sido était une ardennaise de Tenneville, Gnafron.

Sido était une chatte curieuse, affectueuse, un peu peureuse, mais comme elle était adorable, tout le monde l'aimait. Même l'ami Bernard, mon ex copain l'avait adoptée, lui qui ne supportait plus ses chats.

Il y a un an à peu près, j'ai remarqué que quelque chose avait changé, mais j'ai postposé la visite au vétérinaire, pas longtemps, quand elle a eu une infection à l'oeil, j'y suis allée et on l'a bien soignée. Quelque temps après, nous sommes retournées, et il a fait une analyse sanguine, elle avait le diabète. On ne pouvait plus soigner sa maladie de peau.

Puis elle a eu une double conjonctivite, que je n'ai pas su soigner, on ne pouvait plus lui donner de cortisone. Je la piquais à l'insuline, comme je pouvais. Ca allait plus ou moins. Puis, il y a deux ou trois semaines, elle a commencé à se gratter les oreilles, et puis un jour, ses oreilles étaient rouge vif, elle les avait grattées jusqu'au sang.

Le vétérinaire l'a soignée en deux fois pour une double otite - mais on ne pouvait savoir si c'était une otite moyenne ou interne. Bon, elle était interne parce que malgré les deux fois deux pipettes, elle est devenue sourde, totalement, en une semaine, son oeil est resté à demi fermé, elle tombait tout le temps, ne tenait plus en équilibre, ne sautait plus, bref...

J'avoue que ce matin, j'étais désespérée, elle a fait un besoin au milieu de l'appartement, et je n'étais pas en état de réparer les dégâts sinon sommairement. Mon fils est venu et j'ai téléphoné au vétérinaire en posant la question de l'euthanasie. J'ai vécu mes dernières heures avec Sido, mon fils, et mon amie la Rose, qui adorait ma petite Sido quand elle était toute petite chatonne.

sidowifi

Une page se tourne. Ces treize ans, ici, à Anderlecht, commencés alors que mon papa vivait encore, que j'ai commencé à peindre, pleine d'espoir, d'attente, j'avais quoi? 48 ans? C'est toute l'histoire de mes blogs. Celui que j'ai détruit, sur skynet, et les deux suivants, pivoine blanche, et Mes reflets...

Là, j'ai vraiment eu une sale journée.

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Commentaires
A
OK, on peut faire comme ça! <br /> <br /> Vers Noël, oui! ♥
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P
Chère Anémone, merci de ce beau texte que je vais certainement recopier et sur lequel je vais réfléchir, car en effet, le deuil d'un chat ne semble pas avoir de commune mesure avec celui de quelqu'un qu'on a aimé... En descendant accompagner mon fils et son amie, et en leur faisant signe, depuis la porte, je me revoyais quittant la maison de mes parents, pour aller au cours ou retourner chez moi, et ma mère restait dans la porte et faisait signe jusqu'à ce que je sois presque au bout de la rue, l'image m'est apparue très nettement.<br /> <br /> <br /> <br /> Oui, deuils d'amitiés lointaines, qui prennent fin un jour, parce qu'elles sont arrivées au bout d'un chemin... Deuil de professeurs disparus, mais d'autres amitiés viennent, et je dois dire que la tienne est d'une qualité rare. <br /> <br /> <br /> <br /> J'accepte volontiers une petite réunion entre nous, mais pas que pour Sido, pour les chats que tu as aimés aussi, pour Christiane et Prune, et peut-être pour les êtres vivants que nous avons aimés... A méditer pour noël peut-être...
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A
C'est un gros deuil à faire, pour lequel il faudra du temps, chère Pivoine, que celui de cette petite compagne affectueuse et chaque jour fidèle à toi depuis 13 ans. Un deuil qui en ravive bien d'autres, dont certains n'avaient pas encore eu l'occasion de totalement se faire (d'ailleurs se font-ils jamais totalement?). Ou laissent des cicatrices encore vives.<br /> <br /> Le deuil de tes parents. Le deuil d'une maison d'enfance avec ce qu'elle contient de souvenirs qui ne vivront désormais plus que dans notre tête, ou au travers de photos et de quelques objets heureusement sauvegardés. Le deuil d'un ami parti brutalement oui, en effet, une semaine après ton anniversaire où il était présent.<br /> <br /> Et tant d'autres petits (ou moins petits) deuils peut-être, dont on ne parle pas, dont on a à peine conscience. Des deuils qu'on minimise, mais qui s'entassent dans nos coeurs et auxquels nous devons absolument pouvoir donner voix.<br /> <br /> Le deuil de certaines de nos capacités physiques qui nous ont quittées par exemple. Ou de quelques amitiés ou amours qui nous ont déçues. <br /> <br /> Il nous faut beaucoup de courage pour continuer, malgré tout, à sourire.<br /> <br /> Il nous faut beaucoup d'amour pour nous-mêmes, pour prendre soin de nous. Heureusement il y a l'amitié d'un certain nombre d'ami(e)s qui savent nous soutenir et qui nous comprennent.<br /> <br /> J'aimais beaucoup Sido. Je ne l'ai pas vue si souvent ni très longtemps, mais j'ai eu le temps de l'aimer assez pour me sentir très triste de son départ. <br /> <br /> Je l'aimais aussi parce qu'elle était ta compagne et qu'elle te faisait du bien. Même si les derniers temps, arriver à la soigner était un gros souci.<br /> <br /> Tu as fait tout ce que tu pouvais pour elle. Et vous avez eu bien des beaux moments ensemble. C'est de ceux-là dont tu te souviendras. Elle a eu une belle vie avec toi, tu t'es bien occupée d'elle.<br /> <br /> Mais maintenant, il y a ce gros deuil à faire. Celui-là, et puis les autres dont tu parles. Un deuil n'en chasse pas un autre. Un deuil en cache parfois plutôt d'autres. Par exemple, comme j'y faisais allusion, ceux que tu ne dis pas, et que comme nous tout(te)s tu gardes dans ton coeur sans peut-être en faire le détail. Donne de l'espace à tout ce qui te fait de la peine. Ne le mets pas sur le côté en pensant que c'est la meilleure façon de s'en débarrasser. La meilleure façon de vivre avec ce qui nous peine, tout ce qui nous peine, est de le regarder en face, et de l'accueillir avec douceur et compassion pour nous-mêmes.<br /> <br /> Je sais que tu vas trouver cette force.<br /> <br /> Heureusement tu as plusieurs talents pour t'exprimer et donner voix à ce qui te touche. Donner voix et forme à ce qui t'émerveille, comme à ce qui est douleur ou te plonge dans le désarroi. L'écriture d'abord sans doute. Puis la photo. Le dessin et la peinture. L'infographie, qui te permet de façon formidable de conjuguer tous ces beaux talents et donner à tes émotions et passions la juste expression. Tu as fait de magnifiques photo de Sido.<br /> <br /> Heureusement aussi, tu as dans la vie, et aussi sur ce blog, des personnes bienveillantes et attentives autour de toi, prêtes à te soutenir de leur amitié et de leur présence, réelle ou virtuelle selon les possibilités, mais bien tangible. <br /> <br /> Je suis heureuse de faire partie de ces amies, tu sais que tu peux compter sur moi. <br /> <br /> J'ai soulevé l'idée de faire entre nous, avec les personnes qui voudraient y participer, une cérémonie pour Sido. As-tu envie que nous réalisions cette idée?<br /> <br /> Je t'embrasse bien fort chère Pivoine. Et j'envoie plein de lumière vers Sido, vers toi, vers les gens et les choses que tu as aimé(e)s et que tu aimes.<br /> <br /> A très bientôt, plein de tendresse à toi! <3
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T
Courage, Pivoine. Intellectuellement, nous savons que la vie de nos compagnons à poils est plus courte que la nôtre, mais quel déchirement quand ils s'en vont ! Bises
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P
Merci à tous et toutes (k)
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Variations de regard
Variations de regard

Quartz Rose ou pas, je suis toujours Pivoine... Me revoici, avec, pour fil conducteur, des souvenirs de Bruxelles, des balades en d'autres lieux. Donc, musardons ensemble, un peu au hasard, nous verrons bien où nos pas nous mènent

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