Le départ de Sido.
C'était ma petite princesse blanche et noire.
Je l'aimais tellement. Il y a treize ans, j'ai tourné une page de ma vie en quittant la maison de ma jeunesse, où je m'étais réfugiée en novembre 1999, et je suis venue habiter dans un tout nouveau quartier.
Je suis en deuil de ma maison, pourtant, ici, à l'intérieur de chez moi, il y a l'esprit de cette maison. Je suis en deuil de ma maman, ce matin, je l'ai appelée, mais bien sûr, il y a seize ans qu'elle est morte, je suis en deuil de mon papa, mais il est mort le 30 juillet 2016, je suis en deuil de l'ami Daniel, qui est mort une semaine après mon anniversaire. La voisine de mon fils est morte, je ne dis pas que je suis en deuil, mais bon, et maintenant, ce que je redoutais (et repoussais) depuis le printemps dernier est arrivé, j'ai dû faire euthanasier mon chat Sido.
Je l'avais appelée Sido à cause de Gabrielle Sidonie Colette, qui aimait tellement les chats. Cela me semblait de bon augure. Elle est née vers le 25 septembre 2004, et je l'ai reçue fin novembre tout début décembre 2004. Un peu en retard, parce que je venais de faire remplacer les châssis de mon appartement par du double vitrage.
Elle est arrivée, petite bestiole blanche et noire, a fait le tour du propriétaire et nous avons mangé à plusieurs ce jour-là, mon père, qui était là, la Rose, bien sûr, et ma nièce, qui m'avait apporté le chaton. La mère de Sido était une ardennaise de Tenneville, Gnafron.
Sido était une chatte curieuse, affectueuse, un peu peureuse, mais comme elle était adorable, tout le monde l'aimait. Même l'ami Bernard, mon ex copain l'avait adoptée, lui qui ne supportait plus ses chats.
Il y a un an à peu près, j'ai remarqué que quelque chose avait changé, mais j'ai postposé la visite au vétérinaire, pas longtemps, quand elle a eu une infection à l'oeil, j'y suis allée et on l'a bien soignée. Quelque temps après, nous sommes retournées, et il a fait une analyse sanguine, elle avait le diabète. On ne pouvait plus soigner sa maladie de peau.
Puis elle a eu une double conjonctivite, que je n'ai pas su soigner, on ne pouvait plus lui donner de cortisone. Je la piquais à l'insuline, comme je pouvais. Ca allait plus ou moins. Puis, il y a deux ou trois semaines, elle a commencé à se gratter les oreilles, et puis un jour, ses oreilles étaient rouge vif, elle les avait grattées jusqu'au sang.
Le vétérinaire l'a soignée en deux fois pour une double otite - mais on ne pouvait savoir si c'était une otite moyenne ou interne. Bon, elle était interne parce que malgré les deux fois deux pipettes, elle est devenue sourde, totalement, en une semaine, son oeil est resté à demi fermé, elle tombait tout le temps, ne tenait plus en équilibre, ne sautait plus, bref...
J'avoue que ce matin, j'étais désespérée, elle a fait un besoin au milieu de l'appartement, et je n'étais pas en état de réparer les dégâts sinon sommairement. Mon fils est venu et j'ai téléphoné au vétérinaire en posant la question de l'euthanasie. J'ai vécu mes dernières heures avec Sido, mon fils, et mon amie la Rose, qui adorait ma petite Sido quand elle était toute petite chatonne.
Une page se tourne. Ces treize ans, ici, à Anderlecht, commencés alors que mon papa vivait encore, que j'ai commencé à peindre, pleine d'espoir, d'attente, j'avais quoi? 48 ans? C'est toute l'histoire de mes blogs. Celui que j'ai détruit, sur skynet, et les deux suivants, pivoine blanche, et Mes reflets...
Là, j'ai vraiment eu une sale journée.