Gita Mallasz
Il y a des années, mon "mari" et moi avions vu une émission -peut-être était-ce "Dites-moi", de Michèle Cédric, sur Gita Mallasz, l'unique survivante de quatre amis hongrois, les trois autres ayant été déportés et exterminés, devenue "auteure" ou "transcripteuse" des Dialogues avec l'Ange.
Qui est devenu un livre.
Ce fut le début de la phase New Age de mon ex-mari, avec toutes sortes de lectures plus ou moins spirituelles, plus ou moins ésotériques, que je regardais d'un oeil perplexe. Il me semblait si simple, si l'on voulait être croyant, d'adhérer au christianisme. Bien sûr, je n'avais pas moi-même lu le tiers du quart de ce que j'ai lu après, notamment en ce qui concerne le judaïsme.
Ces Dialogues avec l'ange, je peux les comprendre, (et il se peut même que je les aie lus, mais mes souvenirs restent vagues, je crois qu'on a fini par les acheter pour les lire), dans le contexte de 40-45 et de l'occupation allemande en Hongrie. Et de la Shoah, appliquée avec une violence brutale, subite et sans précédent dans ces pays-là. Il lisait également "La source blanche", qui était une "lecture" des Dialogues, revue et corrigée par Patrice Van Eersel, auteur et journaliste qui s'est illustré dans le mouvement New Age - notamment avec "La source noire" (c'est-à-dire, la mort ou les expériences proches de la mort).
En tout cas, je peux témoigner d'une chose, cela n'a pas illuminé mon ex-mari. Ce n'était peut-être pas tout à fait de sa faute, peut-être a-t-il perdu une sorte de "sens commun" avec les années, sans que je m'en rende compte, ou peut-être ne l'a-t-il jamais beaucoup eu, mais en tout cas, quand il en a eu assez de moi, ses lectures ne l'ont pas empêché de me pousser dehors, par tous les moyens possibles et inimaginables, #metoo...
***
Peut-être que la journée aurait pu être meilleure, c'est-à-dire que certains côtés ont été très bons, puisque nous fêtions l'anniversaire d'une amie, dans un restaurant social où nous avons nos habitudes, qui permet de se réunir à 14 par exemple, et de manger un excellent menu, mais j'étais assise à côté d'une vieille amie qui a d'énormes problèmes de fragilité psychologique depuis trente ans, et je dois dire que par rapport à elle, j'arrive au bout (mais cela fait longtemps que je suis arrivée au bout) de ce que je pouvais endurer de sa part. Et je n'ai pas encore trop à me plaindre, d'autres ont été beaucoup plus malmenés que moi (et on ne peut même pas lui en vouloir, ce n'est pas tout à fait de sa faute - tout ce qu'on peut faire, c'est essayer de se protéger).
Et ce midi, j'étais malheureusement assise à côté d'elle d'une part, mais, d'autre part, à côté d'une personne absolument charmante. Il arrive toujours un moment où je pense qu'elle est sortie de ma vie, et puis, je ne sais pas comment, je me retrouve dans le même orbite qu'elle.