Statistiques domicilaires
Ce matin, je me livrais à d'étranges statistiques... Tout en pensant à un texte pour les Impromptus littéraires qui ont dix ans, et qui, en réalité, ont plus que dix ans, bientôt quatorze ans et demi, et qui vont fermer le 15 juillet... Tristesse.
La consigne est donc, "j'ai quatorze ans et demi..." - je ne puis manquer cette consigne-là, c'est ce que je voulais faire en ouvrant mon ordinateur, ce matin, enfin, ce midi ! Ecrire pour cette consigne.
Et en même temps, il y a ces statistiques. Ou ces dates.
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Je compte le nombre d'années qui s'est écoulé depuis que j'habite ici... Quinze ans cette année, en septembre 2019. Je n'ai pas encore atteint le nombre d'années passées dans le centre-ville, près de la colonne du Congrès... et, honnêtement, il me sera difficile d'atteindre celui passé dans mon ancien quartier, rue Van Eyck. A Ixelles.
Si l'on compte que je suis "née" à Ixelles, et que j'ai quitté la maison de mes parents pour aller vivre rue de la Presse, au centre-ville, dans un endroit qui ne me déplaisait pas trop, mais qui était beaucoup moins verdoyant que mon ancien quartier... Ce qui fait vingt-six à vingt-huit ans. Je n'ai pas quitté la rue Van Eyck du jour au lendemain... Je suis d'abord allée visiter mon futur appartement, puis j'y ai passé des journées, puis je m'y suis installée, avant de m'y domicilier, et là, je n'en ai plus bougé jusqu'au matin de mon départ.
Si l'on savait tout ce qui va se passer dans une maison.
Si l'on compte que je suis retournée dans la maison, le 25 novembre 1999, date de mon "départ" de la rue de la Presse, jusqu'à la vente de la maison et mon déménagement, à la mi-septembre 2004, j'y serais donc restée 32 ans et demi.
Ce n'est certainement pas anodin. Voilà pourquoi, passer dans la rue de ma jeunesse, il y a deux ou trois lundis, puis m'arrêter devant la maison, où l'on faisait des travaux, m'a fait un curieux effet. Entrevoir "la porte du salon", la première porte que je poussais, en rentrant, pour dire bonjour à mes parents... Un peu comme si ma mère m'attendait derrière la porte. Puis celle de ce que nous appelions "le vestibule", entrevoir le lierre dans le jardin, mais ne pas arriver à voir plus, parce qu'il y avait un chantier et que des ouvriers allaient et venaient, voilà pourquoi, disais-je, ce n'était peut-être pas une excellente idée. Je me faisais un peu l'effet de jouer "la femme de Loth". Toutefois, je ne me suis pas transformée en statue de sel. Heureusement.
Donc, cela nous fait trente-deux ans et demi à Ixelles, avant - après,
Seize ans à Bruxelles-Ville, dans un appartement où je n'ai plus mis les pieds, pendant longtemps. Jusqu'au moment où mon fils s'y est retrouvé seul et où je l'ai rejoint fréquemment. Avant d'aller voir mon père. Avant que lui (mon fils) - après la mort de mon père, ne parte, enfin, pour sa nouvelle destination. Et sa nouvelle maison.
Et enfin, presque quinze ans ici. Presque... Une étrange période...
Anderlecht, au parc des Etangs il y a une semaine.