Utilitarisme...

Je sais que j'ai parfois un état d'esprit négatif... Un peu négatif. "Tu vieillis mal, Vdb", m'aurait dit Vanu (c). Mieux vaut cependant vieillir (tantôt bien, tantôt mal), que mourir d'avoir bu trop de cubiteneurs de vin violet de chez A¨¨¨Di.

Bref.

A propos de quoi cette introduction ?

Ah oui, je me remémorais mes cours - mes ateliers d'urbanisme à l'ISURU, en 1993-94, animés par deux profs : un urbaniste (qui avait travaillé au grand projet de Louvain-la-Neuve) et un professeur d'histoire - sociologue - spécialisé en questions liées à la ville. J'ai beaucoup aimé son cours d'histoire, mais comme professeur d'urbanisme, il y avait à redire.

Dans le rapport avec les étudiants (nous étions tous ou presque tous adultes, à cette époque, je donnais des formations au Ministère des Finances - j'adorais ça).

Ce que les professeurs voulaient, c'était déconsruire - y compris par l'ironie - nos idées préconçues et nos marottes personnelles sur la ville.

Ils rigolaient doucement de l'écolo de "service" qui voulait construire une déchetterie près de Wavre. Elle n'avait pas tout à fait tort, pourtant.

Ils rigolaient franchement avec le principe de "régénération par le sport" pour les jeunes... Pas question de prévoir un centre sportif pour les jeunes. Du coup, le prof (d'histoire) nous avait demandé où nous comptions réserver un lieu pour que les jeunes puissent venir démolir et incendier leurs motos et voitures volées... Très sérieusement, mais avec un brin d'ironie tout de même. J'y pense chaque fois que dans le cadre du Covid et des déconfinements, on parle des jeunes et du sport (trop malheureux, sans écoles ni sport o;) 

A moi, qui étais soucieuse des utilisateurs les plus faibles de la voie publique (les femmes et les enfants en poussette d'abord), il avait rétorqué que c'était avec des arguments comme ça qu'on avait élu les nazis dans l'Entre-deux-Guerres. Ah bon !

J'en étais restée comme deux ronds de flan, incapable de rétorquer qu'il me semble que les nazis n'avaient pas été très soucieux des jeunes, des enfants (embrigadés et voués au sacrifice, à long terme) des femmes encore moins, et des populations juive, tzigane, homo, bref...

A l'époque, j'ignorais que mon grand-père paternel - auquel je ne pensais jamais, l'ayant vraiment très peu connu - avait été résistant. Armé. Sans se faire prendre... Mais bon, il a résisté quand même.

Cela m'aurait été bien utile dans mes études. Au lycée... Peut-être même à l'Ecole normale... Mais enfin, dire "j'ai eu un grand-père résistant - (fichez moi la paix) ", ça n'aurait pas été un argument terrible à apposer à ces réflexions. Au lycée d'Ixelles, il était bien vu d'avoir appartenu à la résistance (même notre concierge scolaire, une femme absolument adorable d'ailleurs) avait été résistante. C'aurait été mieux d'avoir un grand-père martyr de la Résistance, mais je ne pouvais tout de même pas lui souhaiter ça post-mortem (il est mort en 1968).

Est-ce que je me fais comprendre?

Dans la vie, (on me l'a souvent dit), il faut savoir "se vendre". Je ne suis pas d'accord avec cet axiome mais je dois bien constater que si j'avais "su" me vendre, je me serais évité pas mal d'avanies.

Toutefois, j'ai fini par bien m'entendre avec le prof d'histoire. Ils rigolaient avec mes cartes, mes essais de plan (mes deux coéquipiers avaient laissé tomber le cours, donc, j'étais seule pour assurer les projets). L'urbaniste m'a dit en rigolant "faites plutôt une carte de la musique qu'on écoute entre Ottignies Louvain la Neuve et Wavre."

Je l'ai pris au mot, et je suis revenue la semaine suivante avec une carte étonnante, sur laquelle ils ont sauté comme la misère sur le monde, et c'est là-dessus que j'ai basé mon dossier pour le jury (aménagement de la Dyle et de ses abords). J'ai eu 58,5 %, ce qui peut sembler moyen, mais pour un professeur de français, j'estime que c'était remarquable o:) je le dis de moi-même o;)

Bon, je n'ai pu assurer l'atelier de deuxième année, je manquais tout de même de formation (et de temps) graphique... Les architectes avaient un net avantage.

Dans la laïcité, où j'ai travaillé, exhiber mon grand-père résistant m'aurait aussi aidée, peut-être ? Oui ? Non?

De toute façon, quelle importance......................... C'est trop tard !

Comments

[Pivoine]

Céladon, cette sorte d'hommes sortait pourtant d'une brillante université et à leurs yeux, j'étais un moustique. Effectivement, il est honteux et insultant de renvoyer qqun de profondément humaniste au comble de l'horreur.

Pour l'armée, ce n'était peut-être pas une grande perte ;-)

[celadon7]

J'ai trouvé un Cabernet à la robe violette pas loin de chez moi titrant 12°5.

J'ai eu selon ma généalogie un ancêtre commissaire de police , un grand père lieutenant au Maroc en 1914-1918, un père sergent chef , un oncle commandant de parachutistes moi on ne m'a pas voulu car trop maigre ,je prenait un bain de pied dans un canon de fusil Tu as été entouré d'une bande de mecs inintéressants qui t'ont torpillé avec cette histoire de nazis , une manière de t'envoyer paître, l'apanage de l'ignare.

[Pivoine]

Je crois pouvoir dire Claude, que je suis restée fidèle à mes idées, à ce qui s'est forgé dans mon adolescence. En douceur... j'aurais voulu faire mieux et plus, en fin de compte, j'ai fait ce que j'ai pu...

[Pivoine]

J'ai surtout été très choquée que l'on me serve un horrible argument comme l'histoire du vote nazi (surtout quand on connaît l'histoire). Je me demande toujours à quoi les profs pensaient en disant des horreurs pareilles !

[Pivoine]

Bonjour Bonheur du Jour. La sonnette fonctionne, c'était bien le syndic qui avait oublié de venir chez moi.

L'amie qui m'a dit ça un jour "il faut savoir se vendre" n'était d'ailleurs pas une amie, cela s'est très vite vérifié. Je ne suis déjà pas très bonne vendeuse alors ;-) oui. C'est très choquant et pourtant c'est l'idée qui ressort des entretiens d'embauche. En l'occurrence il ne s'agissait même pas d'entretien d'embauche.

Je suis simplement contente que mon grand-père ait œuvré à la Libération du pays... j'ignore ce qu'il a fait exactement, il y a moyen de le savoir... mais ce n'est pas tout à fait le bon moment.