Pourquoi a-t-elle cessé de peindre ?
Et voilà. On achète deux livres chez Tropismes (3 en fait... + la commande de "Nous", de Marie Gillet)...
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Et ce matin, continuant à lire "Trouve-moi", de André Aciman, je recopie ceci :
(De Michel à Élio):
" Mais je n'avais jamais été confronté à sa vie de pianiste. C'était une porte fermée.
Il y a une question à laquelle je n'ai jamais su répondre: pourquoi avait-il cessé de jouer, ou pourquoi n'en avait-il jamais parlé.
Même le jour où je lui ai dit que je croyais l'avoir entendu jouer le soir et que la musique était arrivée jusqu'à ma chambre depuis une aile éloignée de la maison, il avait nié.
"Sans doute un disque." (...) puis il a refermé le piano, et n'a plus jamais joué pour moi. "
André Aciman, "Trouve-moi"
Chapitre II, Cadence,
Livre de Poche p. 213
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Les raisons pour lesquelles ma mère a cessé de dessiner, en 1947 (alors qu'elle honorait une commande pour le journal Tintin), ne sont évidemment pas les mêmes que celles du père de Michel (qui raconte son histoire à Élio, le héros de "Call me by your name" - "Appelle moi par ton nom", devenu adulte)
Mais cela m'a fait irrésistiblement penser à elle, qui se faisait prier pour daigner faire un portrait, et... (bon, je ne vais pas faire trop de digressions). Et n'a jamais prétendu aller dessiner à l'École des Arts D'Ixelles, préférant y envoyer mon frère.
De plus, mon frère et moi avons un peu (beaucoup) discuté de nos parents, mercredi, de la musique à la maison, (et de mon apprentissage avorté du piano...)
"Pourquoi n'écoutait-elle jamais de musique?" m'a demandé mon frère... en réalité, elle en écoutait... parfois. Bach, Jésus que ma joie demeure... une symphonie de Tchaïkovsky, dans un enregistrement qu'elle aimait, et Joan Baez, en boucle.
- parce que la musique, c'est la vie, ai-je répondu à mon frère. Et elle n'aimait pas la vie. (Ou elle ne l'aimait plus... et ceci est encore à nuancer.)
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*** photo, ma mère et mon grand-père à Bruxelles entre 1948 et 1950.