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Variations de regard
5 janvier 2016

Le chassseur de chez Maxim's

Décès de comédien oblige (Michel Galabru, décédé à plus de 90 ans et dans son sommeil, une belle mort, on peut le dire), club RTL diffusait hier "Le chassseur de chez Maxim's", une comédie franchouillarde assez soft et, dans mon souvenir, assez rigolote, avec une pléiade de comédiens français passés, présents et à venir (ça, c'est plus difficile). Claude Gensac, que j'ai préférée en épouse du Gendarme, mais bon, et aussi dans le rôle d'une dame de l'Empire, dans un feuilleton des années 80, "Les fiancées de l'Empire", Jean Lefebvre, Daniel Ceccaldi, il me semble avoir reconnu Marie-Hélène Breillat, Francis Perrin, tout jeunot, etc. etc. Robert Dalban, bref, la belle équipe des années 70.

C'était avant les affreux navets dans lesquels Galabru jouait, pour raison alimentaire, disait-il toujours.

Enfin, je ne sais tout de même pas si c'était un grand acteur.

J'ai donc zappé entre Le Chasseur et "Mort sur le Nil", avec Peter Ustinov, le premier d'une série de trois films d'après Agatha Christie, également avec une grande pléiade d'acteurs dont Bette Davis... David Niven... La ravissante Olivia Hussey, Maggie Smith, dans le rôle d'une dame de compagnie effacée, actrice devenue célèbre dans son grand âge, Mia Farrow, toute rousse, et les grands sites égyptiens, le Nil, les Pyramides, Le temple de Louqsor, celui d'Abou-Simbel, mais procédons par ordre.

Maggie Smith

Maggie Smith

***

En 1982, vers le mois de février, des connaissances m'avaient conviée à participer à un week-end à Paris. Nous nous connaissions peu, mais on se croisait dans des soirées, dîners, coquetailes, projections dias, etc. J'ai accepté. Nous sommes partis le samedi matin, trois filles, trois garçons. Deux pharmaciennes amies (l'une travaillait dans une officine, l'autre dans un hôpital), et moi, et pour les trois hommes, un policier bossant à la PJ (complètement parano, je n'arrêtais pas de le faire marcher avec mes sympathies ou plutôt mais non-antipathies URSS et chinoises - à  l'époque, j'étais naïve ou j'avais l'esprit de contradiction ou les deux, plus probablement), un chimiste (qui m'intéressait) et un troisième larron dont j'ai tout oublié, si ce n'est que j'ai su après qu'il était avec une des deux pharmaciennes. Mais il y avait de l'eau dans le gaz, d'où l'idée du week-end. L'autre pharmacienne lorgnait sur mon chimiste, il faut dire qu'il la jouait très grand seigneur, Opel Monza, master aux Etats-Unis, soupers dans la grande maison de ses parents, quand ils étaient en vacances en Chine, etc. etc.

Sans compter la Buick bleue aux fauteuils en cuir clair, immatriculée aux USA, qu'il avait quand même donnée à son père, en rentrant, en échange d'une voiture de société (l'Opel Monza). Car son père dirigeait une société bon, eh bien, une petite industrie en somme, qui doit exister encore, je suppose.

On avait dû emmener des vêtements longs et j'avais pris une jupe noire étroite (et fendue) et un corsage en soie blanche à fines bretelles, avec l'écharpe assortie, une petite veste noire soyeuse et matelassée et des roses en tissu à épingler au corsage. Et mes noeuds de velours rose pour les cheveux. J'avais des cheveux assez longs, et j'étais belle, jeune, mince et très snobinette... (Mais quand même de gauche, en grattant un peu, le vernis craquait facilement). Et qu'on ne me demande pas comment je faisais pour marcher, mais j'avais des sandales avec des talons de 8 cm, avec lesquelles je dansais. Sans me casser la figure.

Je crois que l'après-midi, nous avons fait quelques magasins (peut-être la Samaritaine).

cendrier à cigarro

J'étais quand même assez embarrassée quand j'ai appris qu'on dînait chez Maxim's le soir, que la table était réservée, et qu'on dînait au champagne. Nous n'étions pas dans un salon particulier, je n'ai pas vu Aristote Onassis (ni son fantôme ni aucune célébrité d'ailleurs), on était dans un coin de la salle, je dirais bien, au fond à gauche, à côté d'une table d'Italiens. Le serveur, peu délicat, disait d'ailleurs "les Ritals ou les Spaghetti", je ne sais plus, et on s'est demandé s'il ne disait pas de nous "les frites". Aux toilettes, il y avait un grand flacon de Chanel n° 5 et partout, des cendriers pour cigares, j'en ai pris un que j'ai toujours... Après, nous sommes sortis dans une boîte quelconque, on n'avait pas le sauf-conduit pour les clubs privés... J'avais renversé du parfum dans mon sac qui empestait le St Laurent Rive Gauche, et on est rentré aux petites heures.

C'est alors que les choses se sont compliquées car les garçons avaient réservé trois chambres, normal, trois x 2...

Sauf que le couple en dispute se disputait, que les deux mecs m'avaient draguée, mais sans trop se découvrir, quoique...

Bref, nous, les trois filles, avons fini par dormir dans la même chambre, deux garçons dans une deuxième, et le dernier dans une autre chambre.

Je sais que le lendemain matin, très tôt, je me suis levée pour me balader, tellement j'avais la gueule de bois, et j'en ai profité pour musarder dans le jardin du Luxembourg. Sans doute le meilleur moment de mon week-end. On a sans doute pris le petit-déjeuner, puis re-balade, puis on a mangé dans un restaurant oriental, et enfin, nous sommes rentrés à Bruxelles.

L'Etat venait de me payer (longtemps après) mon premier intérim dans l'enseignement (j'avais dû ouvrir un compte-chèque postal, obligatoire à l'époque), et la moitié de mon salaire est passée dans ce week-end. Ou le tiers peut-être... Enfin. Ensuite, je suis sortie avec le chimiste, on est resté ensemble sept mois à peu près, et quand il m'a demandé si je voulais bien me marier avec lui, j'ai dit oui, alors que je ne l'aimais pas... Mais je passais du bon temps avec lui, on visitait quelques expos, puis il m'invitait au resto (il adorait manger et moi aussi), on est allé à la mer, en week-end à Chimay, en vacances en France, on nous invitait partout, il avait son propre appartement. Les familles se sont rencontrées, je n'ai finalement pas plu à sa mère parce que j'étais diplômée de Berkendael et prof de morale, et nous avons commencé à nous disputer.

Ce fut d'ailleurs d'abord à cause de Serge Gainsbourg. Il ne comprenait pas "qu'une fille comme moi" aimât Serge Gainsbourg. Et moi, je ne le comprenais pas lui. Après tout, j'aimais aussi le classique, le rock, la chanson française, les musiques de films, étant par nature curieuse et éclectique...

Mais qu'avalaient donc parfois les hommes ?

Celui-là voulait devenir diacre... Et me parlait de la Sainte Vierge. "Regarde la Sainte Vierge" me disait-il, alors que nous roulions (dans son Opel Monza). "Ou ça?" lui répondais-je... "Elle est sur le capot?" Il tirait la gueule et je lui demandais de me ramener chez mes parents.

C'était mal barre. Mon père m'a  suppliée de rompre avant le repas de fiançailles (il fallait des fiançailles officielles, la bague était prête -j'avais demandé une bague avec une perle que mes ex-futurs beaux-parents étaient allés acheter... En Urss justement). J'ai donc rompu, et rendu les quelques cadeaux qu'il m'avait faits (dont des poupées russes en bois peint, pourtant, celles-là, j'aurais dû les garder...)

Des années après, je l'ai croisé à la Chaloupe d'Or, alors que j'étais avec mon vrai mari, enfin, encore un futur ex-mari, et que j'aimais vraiment, lui, quand même...  J'étais passée du riche chimiste blond et rose au gros cigare, à un prof artiste-peintre doué, beau, brun et très désargenté, pourtant, un authentique rejeton d'une vieille famille bourgeoise flandrienne.

(...)

Après notre rupture, j'ai refait une sortie avec le groupe, et revu le flic de la PJ (section secrète, dixit. Un James Bond d'origine saint-gilloise). Il m'a dit, faisant allusion à mon histoire, "des fois, on choisit le mauvais", mais à vrai dire, je ne pense pas que ça aurait mieux marché avec lui.

Toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé, etc. etc. o;)))

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Commentaires
P
Ah, mais je croyais rien moi... J'expérimentais, c'est tout, vu que chez les romanistes, c'était pas ça non plus. Je suis allée à une revue à l'UCL des anciens de chimie où je me suis bien amusée. Ca, c'était dans la période agréable: de février à juin. En juillet, ça s'est gâté, et en septembre, c'était terminé. Juste pour mon anniv ! Super !
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W
Faut pas croire ce qu'ils disent sur les T-shirts de leur association : "Experiment a chemist" :-)
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P
Je n'ai aucune idée de ce à quoi peut ressembler une belle chimiste. Mes deux profs de chimie avaient entre 40 et 50 ans, s'en fichaient éperdument de leurs apparences, mais étaient des femmes formidables. <br /> <br /> <br /> <br /> Au fait, une étudiante chimiste m'a donné beaucoup de cours particuliers (en math, physique et chimie o;) et elle était vraiment très très bien. Une fabuleuse pédagogue.
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F
J'ai toujours détesté la chimie et les chimistes. Bon, je suis un garçon, aussi, il faudrait voir ce que je dirais d'une belle chimiste.:))
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A
il y a matière à un roman :-)
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Variations de regard
Variations de regard

Quartz Rose ou pas, je suis toujours Pivoine... Me revoici, avec, pour fil conducteur, des souvenirs de Bruxelles, des balades en d'autres lieux. Donc, musardons ensemble, un peu au hasard, nous verrons bien où nos pas nous mènent

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