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Variations de regard
13 mai 2016

A la recherche... Du Temps retrouvé

Non, ceci n'est pas un titre pour faire fuir Walrus...

timbres 1976

C'est un petit tas de timbres belges - on le voit - trouvé dans un wagon d'un petit train en bois, ouh que cela va être compliqué à raconter... Par la fille d'une amie française avec qui j'ai correspondu abondamment entre l'automne 1975 et le mois de juin 1979, très exactement.

De 1971 à 1973, j'ai été abonnée à un hebdomadaire français pour filles, J2 Magazine, que j'adorais, et que je possède encore.

Cela n'avait rien à voir avec des journaux comme Salut les copains (que je n'ai jamais ouvert) ni Mademoiselle Age tendre (dont les filles de mon lycée raffolaient) et encore moins avec Podium.  En fait, c'était le pendant pour filles du journal Ames vaillantes, tendance JEC, JOC, JIC et cie. Mais la revue, heureusement, était assez neutre, enfin, dans mon souvenir.

Bon, même si cela n'avait rien de commun avec ces revues, il y était quand même parfois question de vedettes...

J2-Magazine-1973-1045221280_L

Il y avait deux romans en BD, un récit complet en BD, un peu dans le genre des histoires de l'Oncle Paul, (Spirou), des chroniques, (je me souviens d'un dossier sur une adolescente, fille de paysans en Roumanie), des jeux, des recettes (je les ai aussi gardées), et une page télé, chansons, musique, feuilletons.

Enfin, il y avait une page d'offres de correspondances. J'avais publié une annonce - je voulais correspondre avec une ou des filles de Provence, j'avais précisé Arles, comme ville de préférence, et mes goûts, en général (lecture, dessin, musique, balades, etc.) Deux filles m'ont répondu, l'une de Marignane, et l'autre d'Arles (et avec elle, dont la mère était belge d'origine, voire, anderlechtoise, je suis restée en contact assez longtemps, puis nous nous sommes perdues de vue).

J'étais littéralement tombée amoureuse d'Arles en particulier, et de la Provence en général. Je ne rêvais que d'une chose, c'était d'y retourner. Je m'y sentais littéralement - chez moi. J'ai mis plus de temps à ressentir cela pour l'Italie.

***

Puis, en 1973, je me suis abonnée au journal pour les aînées, Christiane, mais que j'aimais moins. J'ai évacué ma collection et je le regrette un peu, parce que si on aime le graphisme des années 70, là, aujourd'hui, j'aurais été gâtée. Il y avait aussi de très belles photos, en noir et blanc, et une photo couleurs en quatrième de couverture. J'ai gardé longtemps un numéro sur New York, de 1973 - avec une photo saisissante des Twin Towers qui venaient d'être construites, mais, malheureusement, je ne crois pas l'avoir gardé.

Et là, j'ai répondu aussi à une annonce de correspondance, je ne sais pas pourquoi, une idée qui m'est passée par la tête. La jeune fille était de Belfort (Ter. de), annonçait ses goûts, assez semblables aux miens, et nous avons commencé à nous écrire. J'ai voulu arrêter, puis je l'ai regretté, lui ai réécrit, ce qui est assez mon style, je dois le reconnaître... Et notre correspondance a pris son envol, et est devenue si soutenue que cela a dérangé nos parents respectifs (disons plutôt, son père et ma mère, curieux ça!)

C'était pourtant bien innocent...

Mais ce genre d'échange a une fin. Je suis partie en vacances avec une amie d'ici, je suis entrée à l'Ecole normale, elle était entrée dans une troupe de théâtre amateur - une bonne troupe, assez connue à Belfort, à l'époque, son rêve depuis toujours, et elle y a rencontré son futur mari. Il est arrivé qu'on se recontacte, mais cela retombait, un peu comme un soufflé. Et puis, il y avait le manque de temps. Et puis, bien entendu, on s'est retrouvées sur facebook. Ce n'est pas toujours de tout repos, il arrive qu'on se bagarre... Et puis, on est de nouveau en contact, elle a deux filles, bientôt cinq petits-enfants, trois petites-filles chez une de ses filles, un petit garçon chez la cadette, son mari tient un blogue sur le Jura, photographie la nature, les plantes médicinales (c'est un pharmacien retraité), et c'est sa fille cadette qui a retrouvé les timbres belges dans un petit wagon de train avec lequel son fils jouait.

On voit même un bout de mon écriture manuscrite sur l'enveloppe. J'aimais bien écrire avec un stylo Waterman, à encre bleu roi, ou bleu turquoise, parfois verte - rarement noire, sur du papier à lettres bleu ou blanc. Parfois, on parfumait nos lettres, moi avec du Diorissimo qui sentait le muguet, elle avec l'Air du Temps, de Nina Ricci.

J'aime mieux ne pas penser à tout ce que je pouvais raconter - je devais raconter beaucoup d'âneries... Elle est venue à Bruxelles, l'été 1977, et puis nous sommes parties ensemble dans le Jura, où ses parents avaient un chalet - à Maisod, près du lac de Vouglans. Je garde de cet été une petite cicatrice... Le dernier jour, j'avais pris son vélo pour un dernier tour, et, en pédalant dans une descente, je suis allée m'écraser contre une protection en fer... De l'autre côté de la Départementale, et, en bas, c'était le ravin.

Je me suis relevée tant bien que mal, j'ai étanché le sang, déplié le vélo, et je suis remontée en selle...

Quel retour !

***

Ses parents m'ont fait visiter le Haut Jura aussi, magnifique, Gex, et Genève. C'est la première fois que je suis allée à Genève, que j'ai vu le Jet d'eau, le lac Léman et le musée des Beaux-Arts.

Devant le lac de Genève en 77

L'année suivante, elle m'a invitée au mois de septembre, chez elle, dans le Territoire de Belfort. Elle travaillait pour son père, indépendant, qui gérait une entreprise de représentation de machines à bois - c'était un passionné du bois - d'où le petit train. Elle tapait à la machine et sténographiait, ce que j'étais, à l'époque, incapable de faire. On s'est beaucoup baladées dans la région, au Petit et au Grand Ballon d'Alsace, avons mangé de la tarte aux myrtilles au col de la Schlurt... Et avons passé une soirée à Belfort où elle a tenu à m'emmener voir "La fièvre du samedi soir" (je n'aimais pas Travolta et j'avais de sérieuses préventions envers ce film...)  Je ne raffole toujours pas de ce film, mais j'ai revu mon jugement sur Travolta, et j'ai même un CD des Bee Gees.

Ce qui est amusant - car on est à l'automne 78... Juste avant que le disco "n'éclate" en Belgique, et que j'en profite à mon tour.

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Commentaires
E
Moi aussi j'ai eu des correspondantes, italiennes pour pratiquer cette langue. Quarante ans plus tard il m'en reste trois, mais nous nous écrivons beaucoup moins. Ma mère avait des correspondants depuis toujours et m'en avait donné le goût. Elle est restée toute sa vie en correspondance avec un Hollandais que ses parents avaient admis dans son cercle de correspondantes, car il s'appelait... Marie. Je suis allée en vacances à Den Haag chez Marie et sa femme des années plus tard (pour "apprendre le néerlandais"":) ) ...
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A
ce sont de chouettes souvenirs (qui ne manquent pas de m'en rappeler à moi aussi ;-)) et oui, c'était l'époque des correspondances épistolaires entre amies...
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N
C'est très sympathique et chaleureux, ces récits de rencontres de correspondantes. De bons souvenirs, apparemment !
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W
C'est tellement simple que j'ai dit que ça valait trois points alors que ça en vaut cinq (et donc sept en cas de transformation). C'est pourtant pas faute d'en regarder...
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Q
Je n'y connais rien en rugby (à part la mêlée et le ballon ovale... Et la carrure des rugbymen). Voyons, le roman a pâti du fait qu'il n'a pas pu le terminer correctement et qu'on a le texte, plus les notes qui continuent aux pages suivantes, bref, tout ce qui ne rend pas la Recherche facile à lire (et mes profs de français adoraient !!!)
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Variations de regard
Variations de regard

Quartz Rose ou pas, je suis toujours Pivoine... Me revoici, avec, pour fil conducteur, des souvenirs de Bruxelles, des balades en d'autres lieux. Donc, musardons ensemble, un peu au hasard, nous verrons bien où nos pas nous mènent

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