La famille de mon père...
Après ma séparation d'avec mon mari, en novembre 1999, disons, le printemps suivant, j'ai accompagné mon père à des réunions familiales que ma mère appelait "les réunions Cousins, cousines" ...
En effet, depuis quelques années, mon père y allait seul. Ma mère s'appuyait sur sa mauvaise santé (qui était un fait) pour ne jamais sortir. Ou quasiment jamais.
La première fois que je l'ai accompagné, c'était à l'anniversaire de mariage de cousins éloignés que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam.
Mon grand-père paternel (le Résistant) avait eu deux soeurs, Lucie et Suzanne, qui s'étaient mariées et avaient eu chacune deux enfants. L'une d'elles a épousé un ancien réfugié alsacien, échoué à Bruxelles je ne sais comment, qui a fondé le magasin Laufer (matériel de cuisine pour restaurants, fermé depuis belle lurette, et qui se trouvait rue des Bouchers, au centre ville). Magasin que j'aimais beaucoup d'ailleurs. J'y ai acheté une très lourde marmite Le Creuset, une terrine en porcelaine (dans le but de cuire des pâtés o;) etc.
L'autre habitait à la Montagne de Saint-Job (c'est la tante qui a croisé le cortège du mariage de mon frère)...
Ils ont eu deux enfants, Gilles et Suzette, donc, des cousins de mon père, qui ont eu des enfants à leur tour, dont une fille... Celle qui fêtait ses vingt-cinq ans de mariage, un samedi, en 2000. Je connaissais évidemment ma tante et mon oncle, mais pas tous ces cousins, cousines. Je les ai découverts avec un véritable ahurissement et, dans l'ensemble, je les ai trouvés très gentils. J'ai eu d'excellents contacts avec mon oncle (le mari de ma tante) qui, je ne sais pourquoi, avait l'air de bien m'aimer. C'était un grand taiseux, mais il était tellement gentil ! Une crème... Cet homme...
C'est à tous ses cousins que mon père avait, un jour, voulu montrer une K7, avec l'enregistrement de deux émissions de télévision où j'étais passée. La Pensée et les "Pommes", ainsi surnommée par mes collègues, (l'émission laïque de la rtbf), qui consacrait un épisode à notre guide Bruxelles ville d'humanisme, et un JT sur AB3, à l'époque où la chaîne avait encore un JT, où je présentais la semaine du Festival du Cinéma des Libertés, consacrée aux femmes. Etc. etc.
Le hic, c'était que juste avant son départ, ma mère avait subtilisé la cassette et l'avait remplacée par une autre, anodine. Mon père est moi avons longtemps épilogué sur le pourquoi de ce changement, car il avait bien vérifié que c'était la bonne cassette, il était si fier de montrer ce que sa fille avait fait, et vlan! Il y avait un Rex à la place... (ou autre chose). Quelle histoire!
Il y a plusieurs interprétations: la mienne, elle était du type à vouloir garder les infos intéressantes pour nous... Pas question de montrer ça aux autres. Une autre motivation, probable, embêter son mari. Et une dernière, plus sournoise, et à laquelle j'ai tout de même du mal à croire, une sorte de jalousie. Mais, pourquoi? La question peut sembler naïve, et pourtant, c'est une vraie question!
Mis à part les aléas de mon divorce, c'était une belle époque.
Je les ai tous fréquentés assez longtemps, de temps en temps. Jusqu'en 2005, je dirais, lors des 80 ans de mon père. Puis, les liens se sont un peu distendus, ma tante est morte, puis mon oncle, et, aux dernières funérailles, d'un des cousins de mon père, je n'ai pu accompagner la cousine que j'aimais bien, S***, qui habite la même commune que moi.
Et avec le Covid et les confinements, je ne sais pas ce qu'elle est devenue.