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Variations de regard
16 août 2018

A Mont

J'ai fait mes délices - le soir - et lors des moments de repos, de la relecture de Simone Bertière (les reines de France du temps des Bourbons - chez de Fallois). J'avais relu pas mal dans "Marie-Antoinette, l'insoumise", avant de partir.

Ici, j'ai emporté le volume précédent, concernant Louis XV, la Reine et la favorite - Marie Leszczynska et la Pompadour. Ce n'est pas -banalement- une histoire d'épouses et de maîtresses, non.

Simone Bertière est un véritable écrivain, doublée d'une historienne pointue, qui analyse, psychologiquement, politiquement et sociologiquement, le fonctionnement des familles royales.

Et comment les reines, chez les Valois, puis, avec l'avènement des Bourbons et de Marie de Médicis, s'intègrent dans ce fonctionnement.

Marie_Leszczyńska,_Queen_of_France_-_Louis_Tocqué

Marie Leszczinska.

800px-Infanta_Maríana_Víctoría_de_España,_Queen_of_Portugal_and_the_Algarves

L'infante de quatre ans.

Madame_de_Pompadour

Madame de Pompadour

***

Simone Bertière revient d'abiord sur la mort de Louis XIV et sur ses dispositions testamentaires. On sait que la Régence est confiée à Philippe d'Orléans, le fils de Monsieur et de la princesse Palatine, mais que le Régent est gêné aux entournures par les éducateurs de Louis XV - dont le catastrophique maréchal de Villeroy (un tacticien exécrable - qui, non content d'avoir fait bombarder Bruxelles, en 1695, voulait faire bombarder... Bruges et Gand!)

Le Régent avait imaginé, pour son pupille d'une douzaine d'années, de le marier à Marie Anne Victoire d'Espagne, une infante de ... 3 ans et demi !  Lui-même expédiait sa fille, Mlle de Montpensier, vers l'île des Faisans, sur la Bidassoa, où l'on échangeait les princesses (et cousines) françaises et espagnoles depuis plusieurs générations.

Louis XV accueilllit médiocrement cette petite fille de quatre ans, dont il ne saurait que faire avant longtemps, mais lui offrit une poupée (avec laquelle elle repartit, quelques années après).

La mort du Régent changea la donne. On renvoya Marie Anne Victoire en Espagne, sous couleur de lui faire rendre visite à ses parents (ce qui n'était évidemment pas coutumier aux Cours, les princesses étrangères ne revoyaient jamais leur famille - du moins dans leur ancien pays). Plus tard, elle devint reine du Portugal.

Marie Leszczynska, dont le père, Stanislas Leszcynski, fugacement élu roi de Pologne, s'était réfugié en France, devint reine de Fance un peu par hasard. Cette princesse polonaise complètement désargentée, fut finalement aiguillée vers Louis XV par la maîtresse du duc de Bourbon (on s'y perd un peu, dans tous ces Bourbons!)  Contrairement à ce à quoi l'on s'attendait, l'entente entre la jeune femme de 21-22 ans et le jeune homme de quelques années son cadet se fit. Et le cycle des naissances commença. Huit filles pour deux garçons, le Dauphin et le duc d'Anjou (décédé tout enfant).

Le couple cessa d'avoir des rapports après la naissance de la dernière fille de Marie, Madame Louise.

Tant que le cardinal de Fleury fut ministre, la France prospéra (relativement) et il y eut la paix. Madame de Pompadour ne semble pas avoir eu une excellente influence sur Louis XV (du moins en ce qui concernait la guerre et la paix). Les ministres (tel Choiseul) et maréchaux faisaient le reste. Les guerres reprirent.

Et, comme pour son prédecesseur, en quelques années, Louis XV perdit la majeure partie de sa famille : mort de la première épouse du Dauphin en couches, mort de la première fille du Dauphin un an après, remariage du Dauphin, et, enfin, de multiples naissances. Puis mort du premier héritier du Dauphin... De la tuberculose. Mort du Dauphin, mort de Marie-Josèphe de Saxe, son épouse, (consumés tous deux par la tuberculose qui faisait des ravages à Versailles), mort de Marie, après la mort de Madame de Pompadour (également de la tuberculose).

Il ne restait donc à Louis XV que ses petits-fils, dont Louis XVI, marié bientôt à Marie-Antoinette, le comte de Provence (le futur Louis XVIII, peu sympathique), le comte d'Artois (un joyeux drille dans sa jeunesse, mais beaucoup plus coincé lors de la Restauration...) et quelques petites-filles (dont la pauvre Madame Elisabeth qui fut sacrifiée sur la guillottine - alors qu'elle ne dérangeait personne).

Louis XV, lui, mourut de la variole, et l'on renvoya Madame du Barry dans son château, ce qui permit à Marie-Antoinette d'être à la foi reine de France, et tardivement mère de famille. Et qui, entretemps, commit l'erreur d'endosser le rôle jadis dévolu aux "maîtresses royales", c'est-à-dire "donner le ton" à la Cour, et pas le ton "dévot" comme le fit Marie Leszczynska.

marie-antoinette-vienna-versailles-715

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Commentaires
P
Anne d'Autriche a eu un coup de séduction pour le duc de Buckingham et c'était dangereux... <br /> <br /> <br /> <br /> Puis il y a eu Mazarin, mais elle était veuve. <br /> <br /> Marie de Médicis avait les Concini, un couple très proche et très impopulaire. Louis XIII les a couiCés.<br /> <br /> <br /> <br /> Marie Thérèse la pauvre n'a eu le temps de rien faire...<br /> <br /> Marie Leszcinzska était très pratiquante. <br /> <br /> <br /> <br /> Reste Marie Antoinette qui a eu deux grandes amies, Lamballe et Polignac. On les a traînées dans la boue. Les caricatures de Marie Antoinette sont révoltantes, même si elle était absolutiste. C'est un véritable féminicide, à mes yeux. Plus que Louis XVI. On l'a accusée d'inceste et fait témoigner son fils contre elle. Il y a sa célèbre réplique au tribunal révolutionnaire 'j'en appelle à toutes les mères présentes".<br /> <br /> <br /> <br /> Et il y a eu Axel de Fersen. Mais on n'est pas sûr qu'ils ont été ensemble. Il a tout fait pour la sauver, mais après le ratage de Varennes, elle n'a plus voulu fuir sans sa famille.
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A
Ouf! Je m'y suis toujours perdue dans les familles royales, les rois les reines, les maîtresses ! 😉 Et les reines avaient elle des amants? Cela m'étonnerait, sauf exceptions 🙂 Et sinon, c'était comment à Mont? Je pense que tu as eu bon séjour et m'en réjouis. Bisous!
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P
Tu pourrais les lire. C'est un roman ayant pour cadre tout ce qu'on a visité, Versailles, un peu Chantilly et Fontainebleau extraordinaire...
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P
Aahhh je viens de passer un bon moment en compagnie de ces rois et reines. Merci..
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Variations de regard
Variations de regard

Quartz Rose ou pas, je suis toujours Pivoine... Me revoici, avec, pour fil conducteur, des souvenirs de Bruxelles, des balades en d'autres lieux. Donc, musardons ensemble, un peu au hasard, nous verrons bien où nos pas nous mènent

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